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L’importance d’adapter les activités humaines à la lumière du jour

Fall is time to turn back time Photo: (Photo Métro Média - Archives)

Changement d’heure. Dans la nuit de samedi à dimanche, les Québécois devront reculer l’heure et gagneront par conséquent une heure de plus pour dormir. Pour le scientifique et chercheur de l’Université d’Ottawa Joseph de Koninck, il est bon pour le corps et l’esprit que les activités humaines soient synchronisées avec la clarté.

En guise de rappel, le professeur de Koninck rappelle que les changements d’heure ont été créés il y a une centaine d’années, dans le but d’économiser de l’énergie et même des chandelles à l’origine. «Mais aujourd’hui, on sait que l’air climatisé coûte désormais bien plus cher que la lumière», donne comme exemple le chercheur pour prouver que ces arguments ne sont aujourd’hui plus vraiment valables.

Pour lui d’ailleurs, certains lobbys, par exemple ceux qui représentent les clubs de golf, sont bien contents d’avoir leurs clients une heure de plus au printemps sur le terrain, tout comme le lobby des barbecues, ce qui justifie aux yeux de certains de conserver les changements d’heure biannuels.

Le changement qui va s’opérer dans la nuit de samedi à dimanche est un retour à l’heure normale «On revient à la même quantité de lumière le matin que l’après-midi […]. En décembre, il reste 8h de lumière environ par 24h. Si on restait à l’heure avancée, il commencerait à faire clair seulement à 8h ou 8h30, on irait travailler à la noirceur», or les humains ont évolué avec la lumière explique le chercheur.

Pour le chercheur, le changement d’heure prochain est donc globalement positif. «Il y a une conséquence négative, il va faire noir plus tôt l’après-midi. Une heure de lumière de perdue soudainement, ça a un effet dépressif sur bien des gens, surtout ceux qui souffrent de dépression saisonnière. Par contre, il fait clair plus tôt le matin donc on va avoir de la lumière en se réveillant, c’est fondamental pour notre horloge biologique», fait-il valoir.

Un contexte particulier

En plus des personnes habituellement sujettes à la dépression saisonnière ou au manque de lumière, Joseph de Koninck est conscient que la pandémie est propice à la dépression et joue beaucoup sur l’humeur et l’anxiété de la population. «Il y a beaucoup plus d’anxiété, il faut qu’on reste plus à la maison. On est donc moins exposé à la lumière du jour, on fait moins d’activité physique… Mais il faut faire le maximum pour s’exposer à la lumière et faire de l’exercice. Il faut bouger, se parler et être très actif. Sinon, ça va faciliter la dépression», conseille le scientifique.

Même si on gagne une heure de sommeil, le professeur rappelle qu’il ne faut pas essayer de régler ses problèmes le soir. La partie frontale du cerveau n’a plus de carburant et les peurs remontent à la surface. «Une fois qu’on le sait, on peut mettre des choses en place comme écrire les choses qui nous inquiètent sur papier. Le lendemain matin, on peut sortir la liste et y réfléchir», propose-t-il.

S’il avait un dernier conseil à donner à la population, le chercheur suggère d’essayer de voir ce changement d’heure de façon positive. «La pensée positive, ça fait vraiment des miracles. Là, on peut se dire qu’on va gagner une heure de sommeil et qu’il va faire plus clair le matin».

Le changement d’heure voué à disparaître?

En lien avec la récente proposition du Parti Québécois d’abolir les changements d’heure et l’ouverture de la CAQ à cette suggestion, Joseph de Koninck explique que ce serait l’heure normale (et non l’heure avancée du printemps) qu’il faudrait garder en tout temps. «Les associations de scientifiques s’accordent sur le fait  que l’heure normale est le choix à faire pour la santé physique et mentale. Pourtant, quand on demande ce qu’ils préfèrent aux gens, ils vont répondre que c’est l’heure d’été. Mais les pays qui ont essayé l’heure avancée à l’année longue comme la Russie en 2011 sont finalement retournés en arrière trois ans plus tard en choisissant l’heure normale en tout temps. Ils se sont rendus compte que se lever dans le noir et aller à l’école à la noirceur n’était pas bon. En plus, les gens ont tendance à se coucher plus tard à l’heure avancée, ce qui crée un déficit de sommeil. Le sommeil est le dénominateur commun de la santé physique et mentale. Si vous ne dormez pas bien, il n’y a rien qui fonctionne pour vous», exprime le partisan des activités humaines en adéquation avec la lumière du jour.

 

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