Soutenez

Le marché provincial de l’habitation s’en tire bien malgré la pandémie

Coup d'oeil aux mises en chantier résidentielles dans la région de Québec. Photo: (Tableau gracieuseté - APCHQ)

STATISTIQUES. Le bilan provincial des mises en chantier résidentielles pour les six premiers mois affiche une réduction de 7%. Ce résultat s’avère satisfaisant pour l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) dans les circonstances particulières liées à la crise sanitaire.

Dans son rapport d’analyse semestriel, le regroupement patronal rappelle que les statistiques sur les mises en chantier et l’émission de permis ont été affectées par la Covid-19. Plus spécifiquement, par la fermeture des chantiers résidentiels décrétée par le gouvernement du Québec dans l’ensemble de la province du 24 mars au 19 avril. Il s’agit d’une période charnière pour la livraison des habitations en début d’été.

Selon les données du bilan de mi-année, le nombre de mises en chantier recensées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) au Québec dans les centres de 10 000 habitants et plus s’est élevé à 19 687 résidences. Cela représente une diminution de 7% par rapport à la même période l’an dernier. «C’est un bon résultat considérant la crise sanitaire et le fait que le 1er semestre de 2019 constituait le meilleur début d’année pour la construction résidentielle depuis 2010», estime-t-on à l’APCHQ.

Construction locative dominante

Il ressort que les logements destinés au marché locatif ont encore une fois largement dominé la nouvelle construction résidentielle. Ils représentent près de six mises en chantier sur 10. Quelque 11 479 appartements ont été entamés, soit néanmoins un léger recul de 2% par rapport aux six premiers mois de 2019. La très grande majorité de ces logements vise le marché locatif traditionnel, alors que 893 appartements sont destinés aux personnes âgées contre aucun logement coopératif mis en chantier.

«L’APCHQ constate, depuis quelques années, que la construction de logements locatifs connaît une forte poussée. En contrepartie, les mises en chantier d’habitations destinées aux propriétaires (unifamiliales et copropriétés) ont quant à elles tendance à faiblir», commente Paul Cardinal, directeur du service économique de l’APCHQ.

D’après les données du bilan, les mises en chantier de maisons unifamiliales (4629 unités) ont pour leur part légèrement fléchi de 2% au cours des six premiers mois de l’année. «La diminution est principalement attribuable à la construction de logements en copropriété, qui accuse le recul le plus important du secteur résidentiel (-24%). Les 3579 condos recensés de janvier à juin 2020 représentent le plus faible niveau de construction en quatre ans pour ce segment au cours de cette période de l’année», analyse M. Cardinal.

L’Est de la province fait bonne figure

Sur le plan régional, 11 régions québécoises ont connu des hausses d’activité. On remarque que plusieurs régions situées dans l’Est de la province ont fait belle figure, comme  la Gaspésie–Îles-de-la Madeleine, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay–Lac-Saint-Jean, avec des augmentations respectives de 100%, 52% et 39%. Les autres régions ayant enregistré une croissance notable de l’activité de construction comparativement à la même période l’an dernier sont Laval, le Centre-du-Québec et la Mauricie, avec toutes les trois un gain de 29% comparativement au 1er semestre de 2019.

Inversement, quatre régions ont connu une baisse d’activité. Outre l’Outaouais, qui essuie un recul de 18%, les autres diminutions proviennent de la banlieue montréalaise. La construction résidentielle dans les Laurentides (-19%), Lanaudière (-30%) et la Montérégie (-31%), des secteurs normalement très actifs, a ralenti en ce début de 2020.

Permis de construction en hausse

L’APCHQ remarque une hausse de 7% de la valeur des permis de construction pour le premier semestre de 2020. Cela représente une valeur totale de 4,2G$ pour les villes du Québec. Les permis autorisaient la construction de 23 274 logements, une légère augmentation de 2%.

«Selon le nombre de logements autorisés par les permis, le deuxième semestre s’annonce meilleur pour les régions de Lanaudière (+15%), de la Montérégie (+9%) et des Laurentides (+9%) au chapitre des mises en chantier», souligne Paul Cardinal.

Gros chantiers de rénovation en baisse

On apprend dans le bilan semestriel que la valeur des permis de rénovation délivrés par les villes de la province s’élevait à 898M$ au cours du premier semestre de 2020. Il s’agit d’une forte baisse de 26% comparativement au premier semestre de l’année dernière. La diminution de la valeur des permis de rénovation a été observée dans toutes les régions administratives, à l’exception de celle de Saguenay–Lac-Saint-Jean où elle est demeurée stable.

«Dans le contexte de la crise sanitaire, outre la période d’arrêt forcé des chantiers, les propriétaires d’immeubles locatifs ont été peu enclins à vouloir rénover. La valeur des permis de rénovation a chuté de 43% dans le secteur locatif. Cela provient à la fois d’une baisse du nombre de permis et d’une diminution de la valeur moyenne des travaux autorisés», note M. Cardinal en conclusion d’analyse.

Coup aux permis de bâtir et à ceux de rénover au 1er semestre 2020 dans la région de Québec.

(Source: APCHQ)

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.