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«Le film le plus personnel de ma vie» -Félix Rose

Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

DOCUMENTAIRE. Félix Rose avait six ou sept ans lorsqu’il a eu connaissance des agissements politiques de son père Paul Rose. Il a abordé directement la Crise d’octobre et le passé d’activiste de son père avec lui quelques années avant sa mort seulement. Les Rose lui rend hommage, tout comme à sa famille engagée, en expliquant la séquence des événements.

«Mon père ne correspondait pas à cette image [d’activiste violent]. Lorsque j’ai appris ce qu’il avait fait, mon premier réflexe a été le désir de comprendre», explique le fils qui avait une relation très proche avec son père. Sans lui parler directement de son passé, Félix Rose s’est intéressé à la généalogie de sa famille, qui lui a permis de comprendre les conditions de vie de l’époque et la classe ouvrière.

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Alors comment le projet du film lui est venu? Peu après un voyage en Irlande effectué en 2011 avec son père sur la trace des Rose, Irlandais d’origine. «Je me suis rendu compte que j’étais le seul à pouvoir raconter son histoire, explique Félix Rose. Je lui ai annoncé que je voulais faire un documentaire sur lui». Paul Rose a commencé à s’ouvrir sur le sujet. «Il m’a dit: on était des militants pacifiques. Mais après est venue la répression, et il n’y avait plus de moyens démocratiques. Ce qui nous restait alors, c’est la violence et la clandestinité», raconte Paul par la voix de Félix. Cette discussion a aidé Félix Rose à comprendre que la violence n’était pas gratuite, même si elle reste impardonnable.

Un travail de longue haleine

Après le décès de Paul Rose en 2013, Félix Rose met la main sur toutes les archives personnelles de son père. «Ça m’a pris cinq ans à numériser tout ça». Il a donc travaillé sur son projet huit longues années. «Le film dépendait de mon oncle Jacques. Moi et lui on est très proches, mais ça a pris deux ans pour le convaincre».

Le plus gros défi du documentaire a ensuite été le montage. «On avait 500 heures d’archives. Avec Michel Giroux, un monteur incroyable, on a sculpté la matière». Ce qui l’a plus marqué de cette expérience de film personnelle? Les cassettes que son père a enregistrées clandestinement en prison. «J’ai découvert son monde intérieur».

Félix Rose soutient qu’il n’a jamais trouvé difficile d’être le fils de Paul Rose. «J’étais vraiment protégé. Je me suis vraiment rendu compte à son décès à quel point c’était un personnage controversé et polarisant».

Grâce à toutes les archives récoltées au fil des années, Félix Rose travaille sur une série dont le sujet sera le FLQ. Elle sortira à l’automne sur Club illico. À la fois enquête policière et morceau d’histoire, son point de départ est l’assassinat mystérieux du felquiste Mario Bachand. «C’est la suite de ma démarche», précise le réalisateur.

Le documentaire Les Rose sera à l’affiche dès le 21 août.

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