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Vigilance de mise face aux pratiques des instances décisionnelles

Photo: (Photo Métro Média - Archives)

DÉMOCRATIE. Les changements de pratiques des instances municipales ne sont pas toujours favorables à la discussion ouverte avec les citoyens, par exemple en raison des consultations écrites qui remplacent les consultations publiques, ou encore en raison des séances des conseils d’arrondissement qui se tenaient à huis clos jusqu’à tout récemment. Frederick Guillaume Dufour, un expert de l’UQAM, croit que les nouvelles pratiques sont à surveiller.

Frédérick Guillaume Dufour, professeur de sociologie politique à l’UQAM, a l’impression que les différents paliers de gouvernement se sont adaptés à la crise de façon très différente. Même s’il ne croit pas que la pandémie comme telle engendrera un risque à long terme sur les instances démocratiques, pour lui, «il y a des pratiques à l’égard desquelles les citoyens doivent rester très vigilants. Toutes celles qui entraînent une diminution du caractère public des débats politiques ne sont jamais une bonne chose en démocratie. Si des professeurs, des médecins, des curés et des musiciens ont réussi à déplacer leurs pratiques en ligne, par visioconférence, les citoyens sont en droit de s’attendre à ce que leurs élus puissent en faire de même», estime l’expert.

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Attention aux raisons invoquées pour barrer l’accès au débat

Pour M. Dufour, il faut rester particulièrement vigilant face aux raisons invoquées pour justifier la fermeture des espaces publics ou citoyens. «Sur le court terme, on peut comprendre que certains ajustements aient été nécessaires de la part des élus pour minimiser les risques de transmission du virus. Je vois difficilement comment ces mesures pourraient être justifiées à moyen terme dans un endroit comme le Québec ou le Canada où les élus ont les moyens de déplacer leurs activités en ligne», exprime-t-il.

Un examen des pratiques

Pour s’assurer que la démocratie ne s’effrite pas, Frédérick Guillaume Dufour recommande de commencer dès maintenant à examiner les différentes pratiques que les municipalités et les provinces ont adoptées à des fins de restriction, mais aussi pour permettre le débat public depuis le début de la pandémie. «Les journalistes, comme les analystes politiques, pourraient attribuer une note aux organisations élues sur la base de leur capacité à maintenir le débat public. Comme toutes les autres, les institutions politiques devront apprendre des meilleures pratiques et s’adapter de façon à être en mesure de les implanter le plus rapidement possible», avance-t-il.

L’expert ne croit pas la démocratie réellement menacée à long terme, bien qu’il faille rester prudent et attentif à ce qui se passe. «D’autres éléments, comme la multiplications des théories du complot en temps de pandémie me semblent plus préoccupants sur le moyen terme».

 

 

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