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La pandémie, une occasion de repenser l’organisation du travail pour le bien de la planète

L'incinérateur est une source de polluants. Photo: (Photo Métro Média - Archives)

JOUR DE LA TERRE. La crise actuelle du coronavirus et la pause des activités économiques qui en découle a eu pour effet de réduire les déplacements et les transports. La diminution de la pollution de l’air momentanée qui s’en suit est pour Louise Vandelac, sociologue et professeure en sciences de l’environnement à l’UQAM, l’occasion de repenser nos façons de travailler et d’agir maintenant sur les changements climatiques et la dégradation de la biodiversité.

Pas de données

Pour la scientifique, c’est le temps de modifier la trajectoire de nos habitudes. Si les gens se déplacent moins, il y a par conséquent moins de contaminants dans l’air. En cherchant des données sur la qualité de l’air dans la région de la Capitale-Nationale, Mme Vandelac a été désagréablement surprise de constater que les données disponibles à Québec, notamment celles de l’incinérateur, sont très incomplètes. «Il n’y a pas de données récentes, et celles actuellement disponibles sont très anciennes, partielles et limitées. Il faudrait avoir un suivi plus systématique», fait-elle valoir.

Pour un portrait global de la pollution atmosphérique, à part quelques images satellitaires, il est encore trop tôt pour avoir des chiffres. Cependant, on peut tous ressentir une modification des choses. «La plupart des citoyens peuvent ressentir une amélioration de la qualité de l’air, une diminution du bruit», affirme la scientifique.

Réduire à la source

Selon le dernier rapport de la Commission Lancet, 9 millions de personnes dans le monde meurent prématurément en lien avec la pollution. Pour l’experte, réduire les contaminants à la source, comme changer notre organisation du travail pour diminuer le transport et par le fait même les contaminants, «ça ne peut qu’être utile à moyen et à long terme pour la santé de la population». Louise Vandelac rappelle d’ailleurs que la Covid-19 a des conséquences graves ou mortelles principalement pour les gens qui ont actuellement des conditions de santé préexistantes qui les rendent plus vulnérables.

«Ce n’est pas une fatalité de vivre dans un environnement contaminé. On peut intervenir sur la réduction de la pollution. Pourtant, on intervient très peu alors que ça touche tout le monde. À partir du moment où on se trouve dans une pandémie, on a tout intérêt à modifier radicalement les choses. Si on ne le fait pas, ça va nous coûter beaucoup plus cher», explique-t-elle.

Conserver les acquis

«Avec le télétravail qui s’est développé rapidement, il y aurait intérêt à voir quelles activités pourraient être modifiées et assouplies dans notre organisation du travail», avance-t-elle. Même si elle a conscience que ce n’est pas applicable à tous les secteurs d’emploi, Mme Vandelac fait valoir que le maintien du télétravail ou une présence seulement certaines heures par jour ou par semaine au bureau favoriserait, par exemple, un désengorgement des ponts aux heures de pointe dans la région de Québec. «C’est beaucoup moins coûteux que de multiplier les infrastructures routières, mentionne-t-elle. La leçon de solidarité qui se dégage de cette pandémie, il faut l’utiliser sur ce qui s’en vient sur le plan de la crise environnementale et aux changements climatiques», résume Mme Vandelac.

 

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