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Étudier en Italie en pleine pandémie

La Piazza Navona à Rome, habituellement bondée, est tranquille en temps de Covid-19. (Photo gracieuseté – Janelle Fillion) Photo:

TÉMOIGNAGE. Plusieurs étudiants québécois qui faisaient une session à l’international se sont retrouvés coincés en pleine pandémie dans leur pays hôte. Si plusieurs ont pu revenir au Québec, ce n’est pas le cas de tous.

Janelle Fillion, étudiante au baccalauréat en architecture à l’Université Laval, étudiait en Italie depuis huit mois lorsqu’elle a dû se réfugier chez une connaissance en Belgique en raison du coronavirus. Au même moment où le virus commençait à se propager au Québec, la région de Milan, au nord de l’Italie, était déjà durement touchée par la Covid-19. Après un premier courriel de l’Université Laval et un autre de l’École d’architecture, l’étudiante, qui se trouvait un peu plus loin, au sud de Milan, a dû quitter la région lorsque le gouvernement italien a annoncé le confinement complet du nord du pays.

Janelle s’est donc dirigée vers le sud de l’Italie où le virus était beaucoup moins présent. «À ce moment-là, j’avais peur que les choses deviennent pires et ça a été le cas. Deux jours après mon arrivée dans le sud, le gouvernement italien a finalement annoncé que c’était toute l’Italie qui était en confinement», raconte la jeune femme. Retards, annulations, si les déplacements ont été ardus, Janelle est finalement arrivée à Pise où elle a réussi à prendre un vol vers la Belgique. «À l’aéroport, ça a été simple. Quand les policiers ont vu mon passeport canadien, ils ne m’ont pas demandé de formulaire et m’ont juste placé dans une file vers le check-in», souligne-t-elle.

Le train de Janelle, direction Rome, était complètement vide. (Photo gracieuseté – Janelle Fillion)

Lors de sa quarantaine, isolée en Belgique chez une connaissance, Janelle a développé des symptômes s’apparentant à ceux de la Covid-19, ce qui a compliqué son retour au Canada. À ce moment-là, ce n’était pas la maladie qui inquiétait le plus l’étudiante. «Les courriels de l’université étaient très inquiétants. J’avais peur qu’on me retire mon baccalauréat parce que je ne respectais pas les consignes de retour au pays. […] L’université était elle aussi en panique à cause de la situation au Québec. Ça ne rassurait pas les étudiants de recevoir pleins de courriels aux informations variant de jour en jour et des réponses impersonnelles pré-écrites», affirme la jeune femme. Dans ses courriels, l’Université a donné le choix aux étudiants de rester dans une région sécuritaire de l’Europe ou de revenir au pays, mais leur a tout de même dit que leur session était compromise dans l’une ou l’autre des situations. Étant donné que Janelle en est à la dernière session de son baccalauréat, cela compromettait sa diplomation.

Janelle a finalement convenu avec une employée de l’université qu’il était mieux qu’elle reste en Belgique pour sa sécurité et celle des autres. Malgré tout, l’étudiante qui complète toujours ses cours italiens à distance reste positive. «L’important pour moi, c’est de suivre les consignes des autorités locales d’où je me trouve. Si la consigne est de rester chez soi, je resterai chez moi. Je prévois prendre l’avion dès que la situation s’améliorera», assure-t-elle.

De retour au pays

Pour les étudiants revenus au pays, la situation n’est pas des plus roses. Katy Desjardins, étudiante en communication, était en Australie lorsque la pandémie a débuté. Rapidement et en suivant les directives de l’Université Laval, elle est revenue à Québec sans aucun symptôme.

Les cours débutant plus tard en Australie, Katy n’est seulement arrivée à Sydney qu’au début février. (Photo gracieuseté – Katy Desjardins)

Ce qui inquiète Katy actuellement, ce sont les prochains mois. La pandémie a complètement chamboulé sa situation scolaire. «En Australie, j’ai eu le temps de faire une semaine de cours avant de devoir partir. Je ne sais pas encore si je vais avoir ma mention « Profil international » sur mon diplôme. La directrice de programme m’a dit qu’elle allait pousser en ce sens, mais je n’ai pas encore eu de réponse. Pour ma session, elle me sera peut-être créditée, mais l’Université Laval n’a rien confirmé au Bureau international», raconte la jeune femme.

Pour Katy, c’est un rêve et plusieurs années de travail qui ont été détruits en l’espace de quelques semaines. Le coût de la vie étant élevé en Australie, ses économies ont rapidement été dilapidées par des dépenses fixes comme le visa ou le loyer. «C’était ma seule chance de vivre cette expérience-là. Thanks coronavirus», lance Katy qui garde quand même son sens de l’humour en cette période difficile.

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