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Des stationnements gratuits pour protéger le réseau de la santé?

«C’est gentil de nous offrir des cafés gratuits, mais ce n’est pas ce dont on a le plus besoin», souligne Valérie Lévesque. (Photo gracieuseté – Valérie Lévesque) Photo:

COVID-19. Pour Valérie Lévesque, assistante technique senior à la pharmacie de l’Hôtel-Dieu de Québec, les déplacements en autobus entre sa maison et son lieu de travail sont devenus source d’angoisse. Elle craint qu’il y ait contamination entre les employés de l’hôpital lors du trajet en autobus. Sa solution: rendre les stationnements hospitaliers, maintenant vides, gratuits pour tous les employés de l’hôpital. Valérie Lévesque fait, depuis quelques semaines, circuler une pétition en ligne afin qu’elle et ses collègues soient entendus auprès des paliers municipaux et provinciaux.

Un risque de contamination dans les autobus où la distanciation sociale ne peut que difficilement être mise en place et des stationnements hospitaliers vides. Valérie Lévesque a vite fait le calcul. «Le parcours que je prends est très achalandé le matin et le soir. La majorité des gens qui l’utilisent sont des employés de l’Hôtel-Dieu ou de l’Enfant-Jésus. On est beaucoup dans l’autobus. Le deux mètres de distance entre chaque utilisateur, il est loin d’être respecté», raconte-t-elle.

Mme Lévesque s’indigne devant une telle situation. «Moi je trouve ça abominable. On met plein de choses en place au travail pour éviter la contamination. Tout est nettoyé, distancié. On ne prend pas l’ascenseur. Mais à la fin de la journée, on mélange dans l’autobus tout le personnel provenant de départements différents. Le jour où il y a quelqu’un de contaminé, la traçabilité, elle va être difficile à faire», affirme la jeune femme. Selon elle, la gratuité des stationnements pour les employés offrirait au moins le choix aux gens de se protéger ou non.

Le stationnement devant l’Hôtel-Dieu de Québec était bien tranquille en ce lundi matin 11h. (Photo gracieuseté – Valérie Lévesque)

Si certains hôpitaux de la ville de Québec, comme l’IUCPQ ou le CHUL, ont pris des mesures en ce sens par eux-mêmes, la FIQ et la CSN réclament, eux aussi, la «mise en place d’alternatives de transport sécuritaire vers les milieux de travail afin de diminuer les risques de propagation et de contamination».

«Puisque les stationnements sont des opérations profitables, les employé-es se retrouvent ainsi à subventionner leur employeur, ce qui est absurde […] c’est injuste et inéquitable», déplore Lucie Langlois, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

Le regroupement de syndicats interpelle d’ailleurs le premier ministre Legault à ce sujet. «Tous les jours, le premier ministre tient un point de presse et remercie les employé-es du réseau de la santé et des services sociaux […] il est grand temps de passer de la parole aux actes», affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches.

En réponse à Valérie Lévesque, la Ville de Québec s’est dite dans l’impossibilité de donner suite à sa demande. Si les stationnements hospitaliers sont généralement privés, il serait «inéquitable», selon la Ville, de rendre des espaces de stationnements publics gratuits alors que certains employés de l’hôpital continuent de payer un abonnement pour un espace de stationnement privé. Pour la Ville, comme plusieurs parcs de stationnements sont libres, «il n’existe donc aucun enjeu de disponibilité d’espaces de stationnement pour les personnes qui sont prêtes à payer pour les utiliser». La Ville rappelle toutefois qu’elle a suspendu «la surveillance dans les zones de stationnement commercial où la durée du stationnement est limitée» et qu’elle accompagne et soutient résidents et travailleurs à travers la crise.

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