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Le nombre d’adoptions à l’international continue de baisser

Photo: (Photo gracieuseté - Pixabay)

DÉCROISSANCE. Le rapport du Secrétariat à l’adoption internationale, publié en septembre dernier, a enregistré 142 adoptions au Québec en 2018, un chiffre qui a considérablement baissé en 10 ans. Le phénomène est principalement attribuable à l’amélioration des conditions socioéconomiques de plusieurs pays et à l’adhésion à la Convention de La Haye, qui assure la protection des enfants. En revanche, les mineurs à besoins particuliers d’ailleurs sont toujours en manque criant de parents.

De 1993 à 2004, le Québec a accueilli de 700 à 977 enfants annuellement. Depuis 2004, une baisse du nombre des adoptions internationales de plus de 80 % est constatée au sein de la majorité des pays d’accueil. Le Québec est confronté à la même réalité de décroissance.

La Chine reste le principal pays à proposer des adoptions aux familles québécoises avec 24 enfants sur 142 en 2018. Ensuite arrive la Colombie avec 19 enfants et Haïti avec 18 nouveaux petits Canadiens.

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Des causes multiples

«L’amélioration de la situation socioéconomique de plusieurs pays d’origine, lesquels sont désormais davantage en mesure d’assurer la protection de leurs enfants ou de favoriser leur adoption localement est une des causes de la rétention d’enfants en adoption. De plus, les États adhèrent aux valeurs de la Convention de La Haye et coopèrent pour la mise en place de systèmes de protection de l’enfance cohérents au sein des pays d’origine. En corollaire, les États d’accueil se concertent et s’engagent à ne pas entreprendre des démarches d’adoption avec les pays peu structurés et présentant des risques élevés de corruption et de fraude», peut-on lire dans le rapport du Secrétariat à l’adoption internationale.

Faire face

«Pour la Corée, on avait 45-50 enfants par année en adoption de 2000 à 2010. Cette année, on est rendus à 10. Pour Taïwan, c’est la même chose. On avait chaque année de 50 à 75 enfants. Maintenant, c’est deux ou trois par année», illustre Louise Kang, responsable des dossiers pour l’organisme Enfants d’Orient et d’Occident. Elle explique que ce sont les deux pays les plus touchés par la diminution au sein de l’organisme. «En Corée, le taux de natalité est de 0,78 enfant, ça fait moins d’un bébé par famille. Ils veulent les garder pour contrer le vieillissement de la population, et c’est normal», exprime-t-elle. Louise Kang et Guy Ménard, de Société formons une famille, doivent composer avec cette baisse de l’offre, mais n’en sont pas désolés. «Ils prennent davantage en considération le bien-être de l’enfant».

Malgré tout, les organismes sans but lucratif doivent composer avec cette réalité et Enfants du monde, un OSBL qui se faisait le trait d’union entre les familles adoptantes et des enfants à adopter en Chine et au Vietnam, a dû mettre la clé sous la porte définitivement en novembre dernier. «Les raisons menant à cette décision sont une décroissance constante et importante du nombre d’enfants confiés à l’adoption internationale par ces pays au cours des dernières années», écrivait l’organisme lors de sa cessation d’activités.

Les «bébés parfaits» à oublier

Louise Kang fait valoir que les pays étrangers ont cependant une grande demande pour des enfants à besoins particuliers. Abandonnés dans leur pays et peu demandés par les familles, ces jeunes cherchent plus que jamais des parents pour s’occuper d’eux. «Bien que l’adoption internationale soit à la baisse, les États d’origine sont toujours à la recherche de parents pour leurs enfants abandonnés et non adoptés localement. À cet effet, des besoins sont observés auprès d’un grand nombre d’enfants plus âgés, présentant des problèmes de santé physique, psychologique ou de développement, et auprès des fratries de plus de deux enfants», explique Robert Maranda, conseiller au ministère de la Santé et des services sociaux.

En 2018, 26 enfants ont été adoptés dans la région de la Capitale-Nationale, juste derrière la région de Montréal avec 34 enfants.

 

 

 

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