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Rassemblement à Québec contre les violences faites aux femmes

(Photo gracieuseté - Pixabay) Photo:

MOBILISATION. Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale (Portneuf-Québec-Charlevoix) et le Comité femmes immigrantes invitent les médias de la région de Québec à un flash mob contre les violences faites aux femmes. Le rassemblement sous le thème percutant «Le violeur, c’est toi!» se tient ce dimanche 15 décembre au centre-ville de Québec.

Des femmes de différents pays ont répondu à l’appel du collectif chilien Las Tesis en se rassemblant dans de puissantes chorégraphies dénonçant les violences faites aux femmes, les agressions et l’impunité de ces crimes. Ce midi, ce sera au tour des femmes de la ville de Québec de dénoncer avec leurs chants et leurs gestes les violences machistes perpétrées et tolérées par la police, le système de justice, le gouvernement et la société.

Le flash mob se fera à deux endroits, soit: devant le Parlement dès midi et ensuite à la place D’Youville vers 12h15. Les porte-paroles Lorena Suelves et Annie-Pierre Bélanger seront sur place pour animer la mobilisation et prendre la parole en public.

Origines de l’initiative

Le 25 novembre dernier, le collectif chilien Las Tesis a rassemblé des dizaines de femmes dans un puissant flash mob dénonçant les violences faites aux femmes, les agressions sexuelles et l’impunité de ces crimes, notamment en marge des manifestations contre le président Piñera. Les vidéos de leurs performances sont devenues virales. La chanson et la chorégraphie ont été reprises, entre autres, par l’Allemagne, la France, l’Espagne, le Mexique, le Brésil, et récemment, Montréal. Depuis, le collectif invite les femmes à travers le monde à reprendre la chanson et à l’adapter selon leurs réalités. «Maintenant, c’est à nous de se montrer solidaires et dénoncer les violences machistes, avec notre propre couleur», affirme Lorena Suelves Ezquerro.

Cette mobilisation résonne pour les femmes de partout dans le monde. Au Canada, on rappelle le cas des femmes autochtones qui subissent la violence systémique, où racisme, colonialisme et sexisme se conjuguent. «Alors qu’elles représentent 4% de la population canadienne, les femmes autochtones sont près de 25% des victimes féminines d’homicides», souligne Annie-Pierre Bélanger, du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale, une statistique issue de la récente Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).

«Elles sont plus de 4000 à manquer à l’appel selon des estimations documentées par les groupes de femmes autochtones, indique Lorena Suelves Ezquerro. Et la situation des femmes immigrantes violentées sans statut ou en attente de statut n’est pas réjouissante, car elles sont en situation d’extrême vulnérabilité. La situation des femmes dans l’industrie du sexe n’est pas plus enviable : elles ont un taux de mortalité 40 fois plus élevé que la moyenne nationale et sont surexposées aux violences sexuelles et à la stigmatisation.»

Situation chez nous

Au Québec, rapportent les deux organismes derrière le mouvement, les femmes représentent la quasi-totalité des victimes d’homicides, d’enlèvements, d’agressions sexuelles commises par un conjoint ou un ex-conjoint. Le système de justice ne soutient pas les femmes : elles sont seulement 5% à porter plainte et la quasi-totalité des agresseurs demeurent impunis avec une seule condamnation pour 1000 plaintes. La vague du mouvement #Metoo a démontré l’ampleur du phénomène de la culture du viol. Malgré tout, des mythes tenaces persistent, tant au niveau de l’intervention policière, que du processus judiciaire, qu’au niveau de la société. Ces mythes protègent les agresseurs en plus de blâmer les victimes.

Afin de réagir et dénoncer les violences faites aux femmes lors de crises politiques, les violences ordinaires en passant par le féminicide autochtone, des femmes et des filles de Québec vont dansé et scandé «Le violeur, c’est toi / El violador eres tu / Tshin a ne ka metshe teshikuat auenu», en français, en espagnol, en innu et en langue des signes du Québec. Elles réclament des actions immédiates et structurelles afin de contrer et prévenir les violences envers les femmes.

Québec Hebdo

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