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Le Publisac, chéri des uns, honni des autres

Les pictogrammes de refus sont respectés assure Publisac. Photo: (Photo Métro Média - Perrine Gruson)

DOSSIER. Les recommandations issues des consultations publiques sur les circulaires et le Publisac à Montréal sont de favoriser l’abonnement volontaire plutôt que l’inverse. Dans l’attente d’une prise de décision de la métropole, Métro Média a recensé des avis divergents sur le sac publicitaire à Québec. Loin de faire consensus, il déchaîne les passions.

L’organisme Équiterre a récemment déposé un mémoire dans le cadre des consultations publiques sur le contrôle des circulaires à Montréal. Il soutient que la distribution de celles-ci génère chaque semaine dans la métropole 20 800 tonnes de matières résiduelles, dont 416 tonnes de plastique. «Équiterre est d’avis que, dans le contexte des crises climatique et de recyclage au Québec, mieux vaut réduire à la source les déchets», peut-on lire dans le mémoire. D’autres organismes environnementaux comme GreenPeace sont du même avis. La pétition anti sac publicitaire, qui a incité la métropole à tenir des consultations publiques, a récolté plus de 20 000 signatures. Fin novembre, Publisac a fait savoir qu’il a reçu plus de 70 000 appuis par le biais de sa campagne jaimemonpublisac.ca, que la division de Transcontinental appelle «une majorité silencieuse».  En octobre, l’entreprise avançait un chiffre de 86% de la population en faveur du maintien du modèle actuel.

Plusieurs personnes ont signé la lettre ouverte N’éliminons pas le publisac faisant valoir que le besoin de réduire à la source et le respect du choix de ne pas recevoir de circulaires font consensus parmi les partisans et les opposants du Publisac. «Lorsque des citoyens exercent leur option de retrait ou «opt-out», les quantités de circulaires à imprimer et de sacs à produire sont réduites en conséquence. Ni les annonceurs, ni les éditeurs, ni les distributeurs n’ont intérêt à produire ce dont des gens ne veulent pas, tant d’un point de vue économique qu’environnemental», peut-on y lire. Le chroniqueur Mario Dumont, dans un billet intitulé Le coup de grâce aux hebdos  ,met également en évidence les conséquences d’une décision de l’administration Plante en faveur de l’abonnement volontaire pour les hebdomadaires locaux.

Cette lettre a été signée entre autres par le Conseil du patronat du Québec, l’Association des détaillants en alimentation du Québec, par l’Association canadienne de l’industrie des plastiques, par le Conseil de l’industrie forestière du Québec, par le président du conseil d’Hebdo Québec Benoit Chartier et par Andrew Mulé, directeur général de Métro Média.

Elle refuse le Publisac et voici pourquoi

Tanja Schiemann, résidente de Charlesbourg, explique les raisons qui motivent l’autocollant de refus du sac publicitaire.

Métro Média: Pourquoi refusez-vous le Publisac?

Tanja Schiemann: Principalement par souci écologique.

M.M: Saviez-vous que le Publisac n’est fait que de résidus de bois de scierie et qu’aucun arbre n’est coupé pour l’impression? Depuis peu, le sac de plastique est 100% recyclable et recyclé. Est-ce que ces informations pourraient changer votre opinion sur le Publisac?

T.S.: La fabrication du papier implique beaucoup de polluants, même s’il provient de papier recyclé, de même pour les sacs. Plusieurs publicités qui s’y retrouvent sont faites de papier vernis qui ne peut être recyclé. Une grande partie de la population ne prend pas la peine de placer les circulaires au recyclage et jette le Publisac au complet dans la poubelle.

M.M.: Pour vous, que représente le Publisac?

T.S.: Une pile de publicité qui ne me concerne pas et des tonnes de déchets chaque semaine, car oui même le recyclage reste un déchet.

La Charlesbourgeoise est en faveur d’une adhésion volontaire au Publisac.

Certaines personnes lisent religieusement leur Publisac. (Photo gracieuseté – Publisac)

Il adore le Publisac et voici pourquoi

Philippe McKinnon attend chaque semaine son Publisac avec impatience et explique pourquoi le système actuel devrait être maintenu.

M.M.: Pourquoi le Publisac est important pour vous?

P.M.: J’aime m’asseoir et vider mon Publisac puis effectuer un tri en deux piles: les circulaires intéressantes et les inintéressantes. L’activité est parfaite pour évacuer le stress de la journée. Si une perle est trouvée, elle sera déchirée grossièrement et aimantée au frigo. C’est après plusieurs heures au minimum à repasser devant et à se redemander: en as-tu vraiment besoin? que la décision de mettre l’image au bac bleu ou de partir à sa quête sera prise. On est loin de l’achat impulsif qui menace celui qui se rend au magasin sans savoir ce qu’il veut.

M.M.: Pourquoi êtes-vous en faveur de garder la distribution telle quelle?

P.M.: Je comprends les problèmes de gestion des déchets auxquels les villes doivent faire face. Le bonheur ne se trouve pas dans l’achat de bidules éphémères ni dans celui d’une voiture de luxe. La publicité est à la source de plusieurs de ces maux. Dans le Publisac on a affaire à une publicité très peu invasive. Elle est silencieuse et douce pour les yeux contrairement aux publicités web, radio ou télé qui sont parfois extrêmement agressantes. De plus c’est principalement une publicité informative au niveau du prix et des produits disponibles. C’est la dernière forme de publicité à laquelle je m’attaquerais dans un contexte de lutte à la surconsommation.

Il y a de nombreuses utilités indirectes au Publisac. Il sert parfaitement de sac poubelle des chambres et salle de bains. Il est pratique aussi pour mettre des chaussures sales ou autres. Les circulaires elles-mêmes sont utiles pour absorber l’eau de la neige fondue dans l’auto. Elles protègent les surfaces lors d’activités salissantes. Alors oui je l’aime mon Publisac, je veux le garder et j’incite tous à le percevoir pour ce qu’il est vraiment plutôt que de ne voir que le symbole qu’il est devenu.

Pour en savoir plus sur l’actualité du Publisac, consultez journalmetro.com/actualites/montreal/2405769/publisac-liedm-sattaque-aux-recommandations-delus-montrealais/

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