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Les parents d’adolescents lourdement handicapés peuvent enfin souffler

Éric Boucher et Thomas Boucher ont inauguré la Maison du même nom. Photo: Photo Métro Média - Perrine Gruson)

Maison Thomas-Boucher

INITIATIVE. La Maison Thomas-Boucher vient d’être officiellement inaugurée. Elle accueille des adolescents qui vivent avec des déficiences multiples et s’inscrit dans la continuité de la Maison des Petites Lucioles, qui vient donner du répit aux parents d’enfants lourdement handicapés.

La Maison Thomas-Boucher a pu voir le jour grâce à Éric Boucher, le papa de Thomas dont la maison porte le nom. Thomas Boucher fréquente la Maison des Petites Lucioles depuis tout petit. Comme les autres parents dans son cas, son papa s’est toujours demandé comment il ferait lorsque sa progéniture atteindrait 12 ans, l’âge de fin des services. Il y a deux ans, il a eu une discussion avec Nicole Ouellet, directrice de la Maison des Petites Lucioles et le projet s’est concrétisé grâce à de nombreux dons de fondations, en plus de celui d’Éric Boucher lui-même.

Située à Limoilou, la maison accueille entre 15 à 20 jeunes de 13 à 21 ans, mettant fin au désert de services de répit pour ces parents d’adolescents handicapés.

La structure de soins et de garde permet à Dominique Marceau qui réside à Berthier-sur-Mer, d’aller chercher son garçon à la Maison Thomas-Boucher sans mettre en péril son emploi en devant le quitter trop tôt. «J’espère qu’au niveau gouvernemental, ils vont s’impliquer», lance M. Marceau en faisant référence à l’absence de financement et de structure.

Conçu comme un milieu de vie accueillant et familial, l’endroit offre de l’hébergement, du répit et du service de garde pour les enfants qui fréquentent des établissements secondaires.

«On n’avait pas vraiment identifié un tel besoin pour les familles, mais beaucoup font appel à nous pour ça. Beaucoup de jeunes viennent ici après l’école en attendant que leurs parents viennent les chercher», a réalisé Nicole Ouellet, directrice générale de la Maison des Petites Lucioles.

(Photo Métro Média – Perrine Gruson)

 

Financement

En plus de ses jeunes résidents de la fin de semaine ou de quelques heures, la Maison Thomas-Boucher accueille de façon permanente trois adolescents cris du Grand Nord. Ils y vivent pour bénéficier des services de la Capitale plus facilement et retournent dans leur famille à chaque occasion. Ces jeunes ont été référés par le réseau de la santé et la Maison Thomas-Boucher reçoit pour eux un financement particulier. Le reste de la clientèle se fait à la demande de la famille. «Le défi pour nous est d’avoir du financement récurrent. L’argent du CIUSSS (Centre intégré en santé et services sociaux) nous donne environ 15% du montant qui nous permet de fonctionner. La majorité de nos dépenses passe dans le salaire du personnel», explique Mme Ouellet.

(Photo Métro Média – Perrine Gruson)

Un défi quotidien et pour la vie

La nouvelle structure s’adresse aux jeunes handicapés jusqu’à 21 ans. Et après? «Après 21 ans, c’est le même questionnement pour tous les parents. Soit notre enfant est capable d’intégrer le marché du travail spécialisé, soit il va au CLSC ou en famille d’accueil», explique Éric Boucher.

Pourquoi ne pas garder son jeune chez soi? Si un parent décide de garder son enfant dans son foyer, il ne reçoit qu’environ 25% du montant reçu par une famille d’accueil, selon Nicole Ouellet. Une situation contre laquelle les parents d’enfants lourdement handicapés se battent depuis de nombreuses années.

 

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