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Québec annonce la fin des commissions scolaires

La Commission scolaire de la Capitale. (Photo Métro Média – Archives) Photo:

ÉDUCATION. Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, a déposé aujourd’hui à l’Assemblée nationale du Québec le projet de loi no 40 qui transformera les commissions scolaires en centres de services ainsi que l’abolition des élections scolaire. Le présent mandant des commissaires prendra fin le 29 février 2020.

Manon Robitaille confirme qu’il y aura un mouvement de contestation. (Photo Métro Média – Archives)

«Les débats de structures ça n’amènera rien de plus dans les prochaines années par rapport aux enjeux que nous vivons en ce moment en éducation», affirme Manon Robitaille, présidente de la Commission scolaire de la Capitale. Confrontée aux problèmes de manque de personnel et d’espaces, elle ne voit pas comment la réforme du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, sera différente de celle de l’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. «On en ressent encore les effets négatifs après trois ans.»

«Avec tous les contrats et tous les enjeux auxquels on doit faire face durant l’année et la pénurie de personnel dans notre milieu, ça n’a aucun bon sens. Moi, je suis très préoccupée.»
-Manon Robitaille

La nouvelle structure, déclare le ministre, permettra de fournir des services essentiellement administratifs aux écoles situées sur leur territoire. «On s’est payé, par nos taxes, un système d’éducation publique il y a plusieurs années pour offrir la possibilité à tout le monde d’avoir une éducation. À partir du moment où ce projet-là sera adopté, deux ou trois personnes au ministère de l’Éducation à Québec vont décider comment notre système fonctionnera et nous n’aurons plus un mot à dire», souligne la présidente.

Mme Robitaille, qui a rappelé que les commissions scolaires avaient célébré leur 50e anniversaire il y a deux ans, insiste sur le fait que les commissaires agissent parfois comme bouclier ou chien de garde. «Le gouvernement veut nous museler. Nous agissons comme contrepoids lorsqu’il y a des politiques mur à mur qui ne répondent pas aux besoins de nos élèves partout dans la province.»

Contestation

Le projet de loi étant déposé, tout est mis en œuvre pour contester l’intention du gouvernement. «Il va y avoir un processus de consultations particulières qui aura lieu en commission parlementaire. C’est bien sûr que notre fédération va s’inscrire pour être entendue.» La présidente souhaite également représenter sa commission scolaire. «On a plusieurs argumentaires qui viennent à l’encontre de ce que le ministre envisage de faire et ce n’est pas comme ça qu’on va trouver des solutions aux enjeux.»

Rappelant que le budget de la Commission scolaire de la Capitale représente 350 M$, Mme Robitaille ne croit pas que des bénévoles arriveront à le gérer efficacement. «Nos priorités en éducation ne sont pas les mêmes que celles du gouvernement. Le discours du ministre est incohérent. Il dit qu’il veut redonner le pouvoir aux écoles alors que c’est plutôt une centralisation qu’il veut faire parce qu’il va avoir un œil sur tout.»

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