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Nouveau Guide alimentaire canadien: des proportions plutôt que des portions

NUTRITION. La plus récente version du Guide alimentaire canadien, sortie mardi 22 janvier, délaisse les portions et les groupes alimentaires au profit d’une alimentation saine basée sur le plaisir de manger, de cuisiner et la variété d’aliments. Une nutritionniste interrogée explique comment changer ses habitudes culinaires et faire son épicerie en conséquence.

L’élément principal à retenir, c’est l’abandon des portions, selon Elyanne Robert, nutritionniste au marché Provigo de Charlesbourg. «Au lieu de calculer combien de grammes de saumon sont nécessaires, par exemple, tu prends ton assiette et tu respectes les proportions suivantes: la moitié est composée de légumes et fruits, un quart est comblé par les aliments protéinés et des aliments à grains entiers forment le dernier quart», explique la nutritionniste. Finalement, on essaie de reproduire les proportions telles que proposées dans la nouvelle photo de présentation du Guide, donc on fait moins de maths.

Les autres éléments importants sont de privilégier l’eau comme breuvage principal, de limiter les aliments transformés, de cuisiner plus souvent, de savourer les aliments et grande nouveauté, de rester vigilant face au marketing alimentaire.

Le panier d’épicerie à l’image de l’assiette

«Si notre assiette respecte les nouvelles proportions, le panier d’épicerie devrait lui ressembler et donc contenir 50% environ de fruits et légumes, un quart d’aliments protéinés et un quart d’aliments à grains entiers», fait valoir Mme Robert. Pour optimiser sa visite au supermarché, il est nécessaire d’avoir fait une liste au préalable.

Élyanne Robert rappelle également que les protéines végétales doivent avoir une place non négligeable. «En plus d’être économiquement intéressantes puisque ce sont des denrées non périssables, elles sont moins chères à la base et diminuent le risque environnemental», indique-t-elle.

Adapter ses habitudes culinaires

Certes, cuisiner des légumineuses n’est pas encore une habitude très ancrée chez les Québécois. «Mais la première fois que vous avez cuisiné un poulet, vous ne saviez pas non plus comment le faire. C’est pareil pour le tofu ou les autres aliments moins connus, il faut l’essayer et chercher des recettes qui nous conviendront», mentionne la nutritionniste.

Elyanne Robert croit qu’il faut y aller graduellement et partir de là où on en est. «Si on n’a jamais cuisiné de repas végétarien, l’objectif n’est pas de manger 100% végé dès aujourd’hui, c’est de commencer à y aller avec un repas végétarien deux fois par mois, par exemple. On peut aussi y aller moitié-moitié, par exemple faire un pâté chinois moitié viande, moitié lentilles ou encore égréner du tofu dans sa viande hachée, pour commencer», conseille la diététiste.

Libéré des influences

Pour élaborer son nouveau Guide, Santé Canada s’est libéré des lobbys des géants de l’industrie alimentaire. Son contenu repose sur des données et études scientifiques indépendantes. Évidemment, cela ne plaît pas aux lobbys des producteurs de lait par exemple, qui se sont dits préoccupés que le Guide ne reflète pas les données scientifiques les plus récentes les concernant, selon eux. «Le lait n’est pas un mauvais aliment, mais il doit être considéré comme un aliment et non un breuvage», croit la nutritionniste. De nombreuses associations médicales ou en lien avec la santé comme l’ordre des diététistes, ont salué le nouveau virage du guide. Elyanne Robert en est d’ailleurs très satisfaite. «Enfin, on est ailleurs. L’ancien guide était vraiment dépassé et avait été rédigé dans un contexte alimentaire plus difficile. La nouvelle version est très bien, en plus d’être visuellement intéressante. N’oublions pas que manger ne répond pas simplement à un besoin physiologique, mais également un besoin affectif, psychologique et social. C’est super qu’ils prennent les autres dimensions en considération», s’est réjouie Mme Robert.

 

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