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Voir le fleuve autrement

C’est samedi le 28 mai que Marion a mouillé sa planche à Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans pour se rendre jusqu’à Gaspé, de façon solitaire. Photo: Gracieuseté

Lorsque l’on écoute Marion Richard, citoyen de Saint-Laurent et conseiller municipal, raconter son périple de 19 jours et de 700 km sur le fleuve en Wind Sup pour rallier l’ile d’Orléans à Gaspé au profit de la santé mentale, ce que l’on retient au-delà du défi physique ce sont les images et la beauté de nos paysages dans ses yeux.

Marion Richard se considère comme un aventurier à ses débuts, malgré le défi peu commun qu’il a accompli récemment. Maniaque de planche à voile, il affirme que Saint-Laurent est l’endroit idéal dans la région de Québec pour pratiquer le Wind Sup, une planche hybride à voile et à pagaie debout.

Pendant son périple, Marion dormait sur la berge sur le bord du fleuve avec sa tente, en autonomie complète, autant maritime que terrestre. «J’avais planifié entre 14 et 17 jours dépendamment des conditions, mais j’ai eu des vents de face constamment. Donc certaines journées je n’ai pratiquement pas avancé. Ça a donc allongé un peu le parcours.»

Il affirme n’avoir jamais pensé à abandonner. «Les gens se demandent à quoi on peut penser quand on est seul à naviguer entre 8h30 et 11h par jour. La seule chose à laquelle je pensais c’est: faire des kilomètres. J’ai profité de toutes les plages météo et des possibilités d’avancer. C’est sûr que quand tu ne bouges pas beaucoup, c’est frustrant. Mais même si j’avais cassé tout mon matériel je l’aurais mis sur mon dos pour compléter mon parcours et me rendre à Gaspé! Quand tu passes le fil d’arrivée, tu oublies toute la fatigue, la douleur, le moment est tellement bon!» Son conseil? Apprendre à aimer être inconfortable. «Quand tu apprends à aimer ça, il n’y a plus rien pour t’arrêter.»

Pour se préparer physiquement il ne suit aucun plan ou régime, mais il affirme se tenir très actif tous les jours de différentes façons. Par exemple, en 2021, il a fait le tour de l’ile de trois façons différentes: en 25h de raquettes sur la berge en février, en paddle board malgré le courant et le vent et pour finir 67 km à pied en 13h45. Ça aiguise le mental selon lui!

Marion Richard ne compte pas s’arrêter là. Un autre défi lui trotte déjà en tête. Il ne veut pas en parler pour le moment, mais il dévoile que cela se passera sur l’Ile d’Anticosti, quelque chose comme une longue randonnée sur la berge mélangée avec du surf. On parie qu’il y arrivera!

«J’avais envie de vivre quelque chose de plus grand.»

Marion Richard

 

Un fleuve majestueux

Le Saint-Laurent est un cours d’eau particulier à naviguer, puisque les conditions y sont très changeantes. «Mais, en même temps, il y a des beautés incroyables. C’est assez impressionnant de voir tout ce qui se passe sur le bord du fleuve et sur l’eau, ça m’a marqué. Parmi les beaux souvenirs: la faune aquatique comme les baleines, les phoques et les marsouins qui ont été au rendez-vous à partir de Matane. Mais aussi les milliers de méduses au-dessus desquelles j’ai navigué pendant un bon 8h. Je les voyais très bien parce qu’à partir de Trois-Pistoles l’eau est vraiment très claire. Le secteur où j’ai vu les méduses c’était de Grande-Vallée à L’Anse-à-Valleau. Certains endroits, je voyais le fond à une vingtaine de pieds de profondeur avec les étoiles de mer, les oursins et les méduses, des petites des moyennes des grosses. Ça fait partie des merveilles que j’ai pu observer et apprécier durant mon parcours.

Dans les côtés moins beaux, je peux affirmer que la grippe aviaire touche très fortement notre faune ailée. En Gaspésie, et dès que commence l’eau salée, j’ai vu des goélands qui agonisent et qui frissonnent dans des positions bizarres par dizaines. Des Eiders à duvet morts sur le bord de l’eau. Des dizaines voire des centaines d’oiseaux marins morts sur la berge et dans les algues.  C’est triste à voir.

Partout où il y a une maison, il y a de l’enrochement, donc il y a de moins en moins de berges naturelles sur les rives du Saint-Laurent. On découvre le fleuve d’un angle complètement différent en naviguant que celui que l’on a lorsque l’on conduit sur la 132. Tu ne peux pas apprécier le fleuve à sa juste valeur si tu ne navigues pas. Oui il est beau à partir de la terre, mais il est tellement grandiose quand tu navigues dessus. L’archipel des îles Pèlerins c’est magnifique, toutes les îles que l’on a à partir de l‘île aux Grues [sur laquelle il a passé sa première nuit], le secteur est splendide. La dernière journée je suivais les bouées des cages à homards qui m’indiquaient le sens du courant. Le vent d’Est m’a enfin aidé. Ç’a été une journée inoubliable, du gros bonheur!»

«Mon resto préféré dans toute la région de Québec c’est le restaurant Les Ancêtres en entrant à l’Ile. C’est un coup de cœur à chaque fois que j’y vais. L’ambiance, la musique, les serveurs, la bouffe, tout est parfait!»

Marion Richard

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