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Nourrir l’âme par le travail de la terre

L’an dernier Sauvagesse avait remporté le premier prix. Photo: /Photo Métro Média – Julie Rose Vézina

Herboristerie. Parfois, certains changements de vie s’imposent d’eux-mêmes. Rachel Bergeron a fait tout un virage, passant de camionneuse à agricultrice, pour finalement lancer son entreprise Sauvagesse.

Il n’y a pas si longtemps encore, la jeune femme faisait de la livraison dans le domaine du spectacle. Mais elle ressentait très fortement un appel pour retourner à la nature. «J’ai passé beaucoup d’années à ne pas faire attention à ma santé jusqu’à ce que je frappe un mur comme on dit. Il fallait que je fasse quelque chose pour ma santé et aussi pour retrouver un sens à ma vie. Je me suis alors intéressée à l’herboristerie, quelque chose qui me paraissait une bonne façon de me reconnecter à la terre», raconte-t-elle.

Elle a donc abandonné son emploi et fait un retour aux études en production horticole à Fierbourg et en herboristerie dans des cours à distance simultanément dans le but d’éventuellement se lancer en affaires. Tout au long de ses études, elle a reçu le soutien au travail autonome (STA). Depuis, elle continue de travailler pendant l’hiver dans le déneigement forestier, ce qui lui permet d’être sur le chômage pour le début de sa saison estivale.

«Pendant mon stage je suis venue ici à Château-Richer chez un producteur qui fait du houblon et du maraicher, Paul-Arthur Huot. On s’est vraiment bien entendus et c’est lui qui m’a proposé de me louer une parcelle de terre quand je serais prête à me lancer», enchaine celle qui a commencé à planter ses jardins avant même la fin de sa formation.

Prévenir plutôt que guérir

Rachel Bergeron cultive habituellement deux parcelles de terre, mais cette année, sa quatrième saison, elle a décidé de couvrir avec une toile l’une des deux pour étouffer les mauvaises herbes qui s’accumulaient en trop grande quantité étant donné qu’elle n’utilise aucun produit chimique. Elle compte réutiliser cet espace l’an prochain.

«Je n’utilise que du fumier, je ne mets aucun autre engrais et aucun pesticide. On doit compenser avec beaucoup de travail manuel quand on n’utilise aucune substance chimique.»

Ce que cultive la jeune femme n’est pas certifié biologique, mais elle utilise des techniques de permaculture écologiques. Elle fait pousser une variété de plantes médicinales. «Je m’intéresse beaucoup aux plantes médicinales aromatiques. Je ne suis pas une herboriste thérapeute. Je préfère la prévention dans l’utilisation des plantes médicinales au quotidien. Autant dans les cosmétiques que dans le culinaire ou les infusions, ou les vertus des plantes pour aider à dormir et pour traiter les petits maux bénins, par exemple.»

L’agricultrice insiste sur une chose: elle ne s’avance pas dans les conseils thérapeutiques bien qu’elle offre des plantes qui ont de telles vertus.

«J’ai choisi mes plantes selon mes goûts et aussi pour leurs propriétés.»

-Rachel Bergeron

Sauvagesse est le nom d’une petite rivière qu’elle aime bien dans son coin natal de la région de Sorel.

Un produit bientôt lancé

Dans son projet entrepreneurial, elle avait pour objectif de lancer un produit cosmétique naturel. Après avoir fait des études de marché, elle a choisi de créer une crème de soin après tatouage à base de plantes. «Ma première production devrait être prête à l’automne. Mais elle sera faite à partir des extraits de l’an dernier qui sont actuellement en usine de transformation. Le tout a été analysé et formulé par un chimiste de l’UQAC. Un projet sur lequel on travaille depuis deux ans. Cette année, je travaille à produire d’autres extraits pour la production suivante. Ce produit pourrait me rapporter un revenu à l’année éventuellement.»

La crème sera faite à partir d’hydrolat de camomille, de thé du labrador et de calendula qu’elle cultive, macère ou distille elle-même. Rachel, qui a déménagé récemment à Sainte-Brigitte-de-Laval, y a construit son atelier, mais comme il n’est pas encore prêt, elle emprunte en attendant les locaux d’un ami où elle s’installe avec son alambic. «Pour apprendre à distiller, j’ai fait d’autres petites formations en parallèle», explique la jeune femme qui se décrit comme une autodidacte.

Elle cultive par ailleurs toute une variété de plantes aromatiques que les clients pourront acheter dès l’automne sous forme de plantes séchées, de mélanges pour épices, de tisanes ou d’infusions.

Près de 1000 personnes suivent déjà la page Facebook de son entreprise qui n’en est qu’à sa quatrième saison, preuve de l’intérêt pour ses produits. https://www.facebook.com/sauvagessejm

www.sauvagesse.com

Quand une plante a un effet calmant, elle a aussi souvent des propriétés calmantes pour la peau.

Propriétés des plantes

Basilic sacré: aide à réduire le stress, apporte vitalité et santé sexuelle.

Calendule: anti-inflammatoire, bon pour la peau, calmant pour le système digestif.

Camomille: connue pour son aide au sommeil, adoucissante, anti démangeaisons.

 

 

 

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