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Une clientèle fragile soutenue depuis 40 ans

COMMUNAUTÉ. Le centre d’hébergement en santé mentale l’Amarrage a célébré son 40e anniversaire à Val-Bélair le jeudi 27 septembre. Initié dans un appartement de fortune en 1976 en basse-ville de Québec, l’organisme est venu en aide à des centaines de personnes en situation de vulnérabilité depuis sa création.

Le cofondateur de ce qui allait devenir l’Amarrage en 1978, Maurice Thériault, en compagnie de Judith Bruneau.

(Photo Métro Média – Alain Couillard)

Après une brève installation dans une maison ancestrale à Neuville par la suite, l’Amarrage a élu domicile à Val-Bélair en 1978. Judith Bruneau, qui est directrice générale depuis trois ans, précise qu’à ce moment, l’organisme accueillait uniquement des femmes. «Il y avait des cas de violence conjugale, mais tout ça amène généralement des problématiques de santé mentale.» Au fil du temps, l’Amarrage s’est ouvert à une clientèle mixte en conservant son mandat de venir en aide aux personnes vivant des problèmes liés à la santé mentale.

«On ne parle pas seulement de problèmes chroniques, mais de dépressions, des troubles d’adaptation ou d’anxiété», soutient Mme Bruneau. Durant leur séjour volontaire de trois mois, les pensionnaires doivent participer à des ateliers tous les matins. Ces mêmes cours sont donnés aux adultes, depuis 2006, au Centre Saint-Louis du quartier Loretteville. «Il est question surtout de l’estime de soi et de la communication. Nous travaillons aussi sur l’aspect social de la personne. Comment doit-elle se comporter pour un retour au travail?»

Impliquée en santé mentale depuis 40 ans, Judith Bruneau constate que les problèmes de drogue et de toxicomanie prennent de plus en plus d’ampleur. «On reçoit maintenant des cas en santé mentale qui sont associés à des problèmes d’alcool, de médication et de drogue. Avant, on traitait des dépressions chroniques avec une façon de faire, mais maintenant, il faut être beaucoup plus large que ça.»

Clientèle

En 2017-2018, l’organisme a reçu 550 appels pour des demandes d’information. Au total, 176 personnes ont été évaluées, 53 y ont été accueillies (45% de femmes) et 81 ont suivi les ateliers externes. L’âge moyen des usagers est de 46 ans. Quant à leur provenance, la majorité provient de la grande région de Québec, mais de plus en plus de demandes ont comme point d’origine la Rive-Sud de Québec et Portneuf.

L’Amarrage compte aujourd’hui 28 employés, dont 19 intervenants multidisciplinaires. Il dispose de sept chambres individuelles et d‘une autre pour deux personnes avec des admissions en continu. On y assure un accompagnement 24 heures sur 24 et sept jours par semaine. «L’adaptation est difficile pour certaines personnes qui n’ont jamais partagé un repas autour d’une table composée de neuf autres individus, des espaces et un téléviseur commun», rappelle Mme Bruneau.

La directrice générale rappelle que l’important apport des donateurs permet à l’Amarrage d’assurer une partie du financement de l’organisme.

Témoignage

Constatant la misère qui sévissait en basse-ville en 1976, Marc Rioux et Maurice Thériault ont pris l’initiative d’aider celles et ceux qui avaient besoin d’aide localement. «On parlait beaucoup d’aider les gens du Tiers-Monde, mais il y avait ici des gens qui étaient pauvres et dans la misère. Certains avaient été trahis et étaient passés à côté de la richesse.» M. Thériault se souvient du regard hautain et méprisant que certains résidents du quartier avaient face à ces personnes délaissées par la société.

Voulant venir en aide à cette clientèle démunie et parfois oubliée, ils ont loué un appartement en basse-ville avec quelques chambres. «Marc et moi étions là pour recevoir ces gens qui avaient besoin d’aide.» Cette écoute s’est vite fait connaître dans le milieu et de plus en plus de personnes venaient se confier à eux. «Il y avait beaucoup d’organismes qui s’entraidaient pour aider ces pauvres gens dans le besoin. C’était aussi le début d’une aide plus directe en offrant des produits d’épicerie à prix modiques.»

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