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Le combat d’un enfant prématuré

TÉMOIGNAGE. La grossesse de Cynthia Boily, une maman de Val-Bélair qui travaille au CHU de Québec, se déroule à merveille lorsqu’une perte de sang à sa 29e semaine, l’incite à se rendre à l’hôpital par précaution. 

(Photo gracieuseté)

Elle est amenée à l’urgence pour une césarienne en ce premier avril et ce n’est pas un poisson d’avril. Pour le père du bébé, Benoît Duchesne, le sentiment d’impuissance, l’angoisse et les nuits blanches marqueront quotidiennement ses deux prochains mois.@R:Aucun élément précurseur ne préparait les parents à la naissance prématurée d’Elyanne qui s’est battue durant 11 semaines et trois jours, dont six semaines en incubateur. Le papa, Benoît Duchesne, qui travaille en génie-conseil, se souvient de cette période difficile que sa conjointe et lui ont traversée. «La première chose qu’on t’apprend en néonatalité c’est que ta vie sera comme des montagnes russes. Cynthia était présente tous les jours de 8 à 16 heures et moi je prenais la relève du soir avec toujours cette incertitude du lendemain. C’est extrêmement difficile. On l’a aimée de façon inconditionnelle à la seconde qu’on l’a vue.»

Il avoue que les hommes parlent moins de ce qu’ils ressentent lorsque de tels événements se produisent. «On pleure et on le vit vraiment de notre côté parce qu’on ne veut pas paraître faible devant notre blonde, notre femme et nos amis. Il fallait conserver un semblant de vie de famille pour ne pas déstabiliser Ethan, son grand frère de 3 ans ½, qui demandait pourquoi il ne pouvait pas voir sa soeur.» L’organisation familiale demandait des ajustements quotidiens.

Chaque soir, Benoît Duchesne prenait la relève de la maman d’Elyanne, Cynthia Boily.

(Photo gracieuseté)

Le sentiment d’impuissance

Sans détour, Benoît Duchesne avoue que le plus difficile pour lui a été le sentiment d’impuissance face à ce que vivait son fils, sa conjointe et Elyanne. «En tant que père, on veut tout donner. Il y a ta conjointe qui se sent coupable. Tu voudrais prendre le mal de tout le monde pour tout effacer. C’est tellement dur. J’ai passé des nuits blanches à pleurer.» Chaque appel téléphonique reçu laissait craindre le pire.

Le 19 juin 2015 demeure un moment marquant pour tous les membres de la famille puisque le poupon les rejoignait. «Là, dans la première année, tu t’inquiètes de tout. Tu veux qu’elle soit en santé.» La papa d’Elyanne avoue que cette épreuve a rapproché le couple. «Ce qui nous a sauvé c’est qu’on se parle beaucoup. Cela m’a pris au moins un an avant de m’en sortir et de lâcher prise. Je remercie l’équipe et les nouvelles technologies qui ont permis ce miracle pour nous.»

La famille réunie, Benoît Duchesne, Elyanne, Ethan et Cynthia Boily.

(Photo gracieuseté)

Préma-Québec

Elyanne, qui a maintenant 3 ans ½, est semblable à tout enfant de son âge. Voulant démontrer leur gratitude pour le coup de main et l’aide obtenue par Préma-Québec, Cynthia Boily et Benoît Duchesne s’impliquent, entre autres, dans des campagnes de financement. Il est aussi bénévole pour Préma-Québec pour la Marche pour les prématurés dont la 10e édition s’est tenue le samedi 8 septembre.

Il souhaiterait que l’organisme de soutient crée un groupe de discussions et de partages d’émotions de soir pour les hommes. «On a aussi eu le soutient de Préma-Québec qui nous a accompagné. On travaille souvent de jour et il n’y a rien de spécifique pour nous.»

www.premaquebec.ca

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