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Deux auteurs racontent l’Histoire

Les célébrations, soulignant le 100e anniversaire de Vanier en 2016, ont été l’élément déclencheur pour Sandra Bisson et Réjean Lemoine, qui ont fouillé pendant plus de deux ans dans des centaines de documents d’archives, pour écrire Québec-Ouest/Vanier de l’indigence à l’indépendance.

(Photo Métro Média – Alain Couillard)

Des procès-verbaux des municipalités de Saint-Malo (1893-1902) et La Petite Rivière (1902-1916), qui incluaient le territoire de Vanier avant 1916, et des journaux d’époque ont été consultés. L’historien Réjean Lemoine et Sandra Bisson ont retrouvé cette curiosité de la jeunesse en inspectant une cinquantaine des 387 boîtes d’archives disponibles. «On raconte l’histoire de tout ce qui s’est fait dans le secteur de la rivière Saint-Charles depuis le début du régime français sur la Seigneurie Saint-Joseph, en 1627, à l’époque de Louis Hébert», indique M. Lemoine.

Le livre met un accent particulier sur le développement urbain du secteur de Vanier qui s’amorce vers la fin du 19e siècle avec l’arrivée de l’aqueduc et du cimetière Saint-Charles. «L’annonce de la construction des usines Saint-Malo a créé un vent de spéculation au début du siècle. Près de 800 personnes, provenant de partout au Canada, ont acheté des lots de terre au coût de 300$ ou 400$, mais il n’y avait rien de développé.» Réjean Lemoine ajoute que la crise des années 1920 a causé la perte de ces acheteurs, car ces mêmes lots se sont vendus 20$ à 30$. Ils ont permis aux acheteurs de construire un hangar et un poulailler. «Lorsque la crise s’est terminée, dans les années 1940, les gens ont pu acheter un deuxième lot, voisin du leur pour construire et développer.»

Un groupe de garçons de 7e année au collège des frères Maristes sur la rue Beaucage en 1955-1956.

(Photo gracieuseté – Yolande St-Laurent, collection privée)

Effets de la crise

Durant la crise des années 1920, Vanier va devenir le refuge de personnes qui n’avaient pas d’argent, créant un bidonville. Ces mêmes résidents, relate M. Lemoine, trouvaient des solutions pour s’en sortir dans des conditions parfois difficiles. «Il y avait un jardin ouvrier qui regroupait 150 parcelles de terre à cultiver. Les gens pouvaient survivre même s’ils n’avaient pas de travail. Vanier a pu racheter des terrains pour construire le plus grand parc industriel de la région de Québec et offrir le plus bas taux de taxes.» La construction des autoroutes Laurentienne et de la Capitale (Félix-Leclerc) amène à cette époque le développement du quartier qui est très bien situé.

La Ville de Vanier était aussi connue pour la prostitution durant la Grande Guerre. «Il y avait un champ de tir de la base militaire Valcartier où est construite l’église Saint-Eugène aujourd’hui. Cela était interdit dans la ville, mais il n’y avait pas de policiers en dehors des limites. C’est de là que provient la réputation malfamée», soutient M. Lemoine.

Il s’agit de madame Hélène Kirouac, devant la maison de M. Blais sur l’avenue Giguère à la fin des années 1940.

(Photo gracieuseté – Hélène Kirouac, collection privée)

Le pont Scott

Peu de personnes savent que Vanier était le principal point d’entrée à cette époque de toutes les villes situées en périphérie. On y retrouvait, entre autres, le parc Savard et des jeux de coqs. «Le pont Scott est l’un des plus vieux car sa construction remonte à 1790. L’inspecteur des chemins, Jean Renaud, autorise la construction du pont sur un terrain offert gracieusement par Thomas Scott, inspecteur des douanes. C’était le seul pont libre sur la rivière Saint-Charles. Il y en avait un autre à Québec qui était payant et tenu par les Anglais», indique l’historien.

Il rappelle d’ailleurs que des résidents de Petite-Rivière et ceux de la côte de la Misère acceptent de contribuer en corvées et en argent pour construire un pont. Il devient presque impassable en 1818. Une campagne de financement est lancée par John Neilson pour amasser plus de 1000$ afin de le réparer. Un nouveau pont sera reconstruit en 1846, mais son entretien restera un problème jusqu’à son remplacement par un pont de métal en 1928. «La vraie date qui devrait apparaître sur la plaque du pont est 1790 et non 1928. Il restera, pendant plus d’un siècle, le seul pont libre de péage sur la rivière Saint-Charles», insiste l’historien.

Jean-Claude Barras, né en 1930, près du champ du fédéral (qui deviendra la paroisse St-Eugène) à la fin 1940 ou au début 1950.

(Photo gracieuseté – Gemma Barra, collection privée)

Parmi les surprises, ils ont constaté que, pour une raison inconnue, toutes les photographies anciennes avaient été extraites du fonds F04-Vanier et regroupées dans une autre section des Archives de la Ville de Québec.

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