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Des cuisines collectives pour connaître les mets québécois

Immigrante provenant du Cameroun, Viviane Fotsa n’a pas lésiné à son arrivée dans Duberger. Afin de connaître davantage son nouveau pays d’accueil et s’adapter le mieux possible, elle a fait face à l’une de ses craintes: bien cuisiner les produits alimentaires au Canada.

Dès les premiers mois, la nutrition a constitué une inquiétude. Allait-elle trouver les produits avec lesquels elle mitonne ses plats habituellement au Cameroun? Allait-elle réussir à concocter des repas avec les produits québécois? Et bien, à sa grande surprise, elle a retrouvé dans certains supermarchés des aliments provenant de l’Afrique et de l’Amérique du Sud.

Afin de relever ce défi, elle a intégré un groupe de cuisines collectives intitulés Marmaille et marmites, proposés par Solidarité Familles Duberger-Les Saules. «Je me suis inscrite à Marmailles et marmites. Je rencontre d’autres gens, je crée un réseau et j’apprends à faire des mets du terroir», fait valoir Mme Fotsa.

Parmi les mets préférés de la famille, la lasagne et la crème de légume ont séduit les papilles gustatives de ses filles. «Ma dernière fille a raffolé», déclare-t-elle avec enthousiasme. De son côté, elle a un penchant pour la pizza végétarienne avec beaucoup d’oignons. Cet automne, elle a préparé une citrouille, une nouveauté pour elle. En partant de l’organisme après un avant-midi de cuisine, Viviane Fotsa a en main une panoplie de recettes à essayer.

La recherche d’emploi dans son domaine

Ayant exercé pendant sept ans au Cameroun comme représentante médicale, elle détient une formation en chimie. La récente Dubergeoise est arrivée comme travailleuse qualifiée au Québec en avril 2013. «J’ai toujours été impressionné par le Canada, explique-t-elle. La plupart des recherches se font ici. Étant étudiante au doctorat à une certaine époque, on me disait que les meilleurs étaient au Canada.»

Un objectif atteint, celui d’être au Canada. Maintenant, il reste à trouver l’emploi. «Le rêve de trouver tout de suite un travail, il s’éteint rapidement», confie Mme Fotsa. Elle connaît beaucoup de gens occupant des emplois qu’ils ne pensaient jamais faire. Plusieurs personnes de son entourage ont changé de carrière. Ces derniers se retrouvent souvent dans un univers bien loin de ce qu’ils rêvent de faire.

Viviane Fotsa garde tout de même espoir de s’installer définitivement à Québec tout en évaluant ses chances de décrocher un poste dans une autre région de la province ou en Ontario. La famille d’origine camerounaise apprécie Duberger pour son calme. «Si je ne trouve pas d’emploi pour subvenir aux besoins de ma famille, je pourrais m’éloigner vers des provinces anglo-saxonnes. Il semble y avoir beaucoup plus d’opportunité là-bas», fait remarquer la mère de famille.

Un avenir juste pour ses quatre filles

Le Québec est un endroit «plus épanouissant» pour ses quatre filles, selon Mme Fotsa. Il s’agit d’une des raisons ayant amené la famille ici. «Pour permettre à nos enfants d’avoir un équilibre parfait entre ce qu’il pense, ce qu’il vive et ce qu’ils veulent devenir. Dans notre pays, ce n’est pas toujours évident de faire des études», explique Viviane Fotsa.

Elle constate également que la relation avec l’enfant est différente par rapport à l’Afrique. «Il y a une éducation très différente. Ici, les enfants négocient. C’est une forme de négociation démocratique. Ce n’est pas comme en Afrique. Ça permet de créer un lien et les enfants peuvent s’exprimer et s’épanouir», conclut-elle.

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Travailleurs qualifiés: Qui sont-ils en trois points

-Dans la catégorie Immigration économique, ils sont sélectionnés par le Québec avec l’intention d’occuper un emploi.

– La formation, l’expérience professionnelle, l’âge, la connaissance du français et de l’anglais et la capacité d’autonomie financière sont des facteurs de sélection.

-72% des immigrants au Québec relèvent de la catégorie de l’immigration économique en 2012. De ce nombre, 62.3 sont des travailleurs qualifiés.*

* Tableaux  sur l’immigration permanente au Québec 2008-2012, Avril 2013, Citoyenneté- Immigration du Gouvernement du Canada et du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC).

 

Les immigrants à Québec

-Entre 2001 et 2006, la population immigrante à Québec est passée de 17 054 à 22 160 personnes, une hausse de 30%.

-En 2006, 10,9% (2415) des immigrants de Québec demeuraient dans l’arrondissement des Rivières

-Des 2415 personnes, 41,6% de ces immigrants sont arrivés dans des Rivières entre 2001 et 2006. Un phénomène nouveau.

-La population immigrante était fortement concentrée à Duberger-Les Saules (40.7%), à Vanier (32.1%) et à Neufchâtel (27.2%), selon les données statistiques du recensement 2006.**

**Portrait de la population immigrante de la Ville de Québec, Juin 2009, basé sur les données statistiques du recensement de 2006 de Statistique Canada.

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Les nombreux visages dans des Rivières

L’arrondissement des Rivières est la terre d’accueil de nombreux immigrants. L’Actuel propose l’histoire de résidents ou d’intervenants constituant les nombreux visages du secteur.

À lire aussi: Une ressource sur le terrain à la rencontre des cultures et De la Colombie à Duberger.

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