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Maison à donner, transport non inclus

DON. Katherine Bleeker avait trouvé une fin heureuse à une histoire d’amour dont le cancer s’était mêlé. À l’organisme Vallée Jeunesse, elle allait donner sa maison, celle que son conjoint récemment décédé avait acquise en 1996 en y voyant la résidence de ses rêves. Deux ans plus tard, la maison n’a toujours pas quitté la rue George-Muir, mais Katherine Bleeker garde espoir que son conte de fées ne fera pas exception au modèle où «tout est bien qui finit bien».

Tous les papiers étaient signés, précise celle qui n’habite plus les lieux depuis deux ans. En poche: la cession de la maison à Vallée Jeunesse, qui devait la déménager sur son site à Valcartier, et le contrat de vente du terrain avec Leboeuf Société immobilière, qui avait racheté un à un les lots de la rue George-Muir pour son projet de développement résidentiel Nodélo.

Mais voilà: l’entreprise de Sébastien Leboeuf n’a pas honoré les paiements du contrat, dans la foulée de la déroute de Nodélo. «M. Leboeuf n’a pas été capable d’acheter la maison, il n’avait pas les fonds», confirme Katherine Bleeker qui, depuis ce temps, doit s’acquitter des frais de deux résidences.

Prudente, la propriétaire a jugé bon de ne pas se départir de la maison pendant ce délai d’attente. Un laps de temps dont la durée indéterminée aura forcé Vallée Jeunesse à aller de l’avant avec un autre projet lié à sa mission de favoriser la persévérance scolaire et l’insertion socioprofessionnelle. L’organisme ne pouvait retenir indéfiniment l’argent qu’il comptait investir dans la «Maison Giguère»; rebaptisée ainsi à la mémoire du conjoint de Katherine Bleeker, elle devait notamment accueillir des salles de classe.

Prise deux

Aussi, maintenant qu’elle vient de conclure un nouveau contrat de vente du terrain avec un autre acheteur, la voilà revenue à la case départ. «J’y tiens encore beaucoup», dira-t-elle à propos de sa volonté de donner la maison à un organisme qui pourrait la transformer en maison de jeunes ou en centre communautaire, par exemple.

Selon les termes du contrat, Katherine Bleeker a jusqu’à la fin du mois d’août pour disposer de la maison à sa guise. Son premier espoir, c’est donc de la donner telle quelle, avec les coûts de transport aux frais de l’organisme. Mais, à défaut de trouver preneur, elle est ouverte à l’idée d’en faire don en pièces détachées – toujours à un organisme – pour faciliter le transport et permettre la reconstruction ailleurs. En dernier recours seulement, elle se résoudra à vendre les morceaux à des particuliers.

«Je pense que si je ne fais rien pour trouver la meilleure issue, je vais le regretter», estime la mère de famille. Elle ne l’avouera pas de son propre chef, mais la dernière année n’a pas été facile pour celle qui, par cette bonne action, espérait mettre un baume sur un épisode douloureux de sa vie. «Mon deuil n’est pas terminé encore, admet-elle avec émotion. Mais j’essaie de garder confiance en la vie.»

Aux organismes qui voudraient communiquer avec Katherine Bleeker au sujet de la maison: katherinebleeker@yahoo.ca

Il y a deux ans, nous publions ces deux articles sur le sujet: Une belle histoire, malgré tout, et Une première pour Vallée Jeunesse.

 

Québec Hebdo

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