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Les femmes autochtones marchent contre la discrimination

Quelques dizaines de marcheurs – et surtout marcheuses – autochtones de Wendake ont entrepris cet après-midi une marche de près de 500 km vers Ottawa afin de dénoncer la Loi sur les Indiens, une loi fédérale jugée discriminante. Le projet de loi C-3, présentement à l’étude par le gouvernement Harper, et qui vise à renforcer l’équité des sexes, ne corrigerait pas toutes les formes de discriminations incluses dans la loi. C’est ce que les marcheuses dénonceront durant la durée de leur marche, qui culminera au parlement d’Ottawa le 1er juin.

Les femmes autochtones dénoncent que le projet de loi C-3 n’envisage qu’une correction partielle des aspects discriminatoires. Les femmes continuent de subir de la discrimination dans le partage des biens matrimoniaux, le droit d’appartenance à une bande, ainsi que le droit au statut indien pour elles et leurs enfants. Elles demandent que soient abandonnées les classifications par catégories. De plus, Ottawa se garde le droit exclusif de déterminer qui est indien, ce que dénoncent les Premières nations.

Pour la marcheuse Michèle Audette, «rien n’empêche le Parlement canadien de corriger complètement les aspects discriminatoires des règles d’inscription au registre des Indiens. Nous marcherons pour sensibiliser et éduquer le peuple québécois et le reste du Canada sur ces injustices qui nous stigmatisent depuis près d’un siècle et demi».

Pour le Grand chef de la nation huronne-wendat, Konrad Sioui, la Loi sur les Indiens est une politique fédérale «raciste» que le peuple huron-wendat n’a jamais acceptée, sachant qu’elle mènerait à sa disparition. M. Sioui indique d’ailleurs à propos des Québécois qu’il faut «s’en faire des alliés», puisqu’ils défendent eux aussi, à leur manière, leur culture et leur langue.
«Après 133 ans de la loi, il est aberrant de constater qu’en 2010, nous devons nous battre pour faire valoir au gouvernement canadien qu’il discrimine littéralement nos mères, nos soeurs et nos familles. Il faut que la discrimination, sous toutes ses formes soit chose du passé», a fait savoir le grand chef.

Parmi les femmes qui se relaieront tout le long du parcours, quatre tenteront de marcher chacun des 453 kilomètres qui les séparent du Parlement canadien. Des femmes autochtones d’autres communautés se joindront à ces quatre marcheuses le long du trajet.

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