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Carrefours jeunesse-emploi: François Blais persiste et signe

POLITIQUE PROVINCIALE. Dans le dossier des Carrefours jeunesse-emploi (CJE), François Blais persiste et signe: à compter du 1er avril, pour avoir droit au financement du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, ils devront concentrer leurs efforts sur les jeunes prestataires de l’aide financière ou admissibles à l’assurance-emploi.

Alors que, à l’origine, les CJE avaient comme mission «d’aider les jeunes dans leur recherche d’emploi», le ministre estime qu’ils se sont depuis éloignés de cette clientèle avec la diversification de celle-ci. Ce faisant, aux «activités de nature “emploi”» se sont ajoutées «des activités davantage de nature socioculturelle» que le Ministère ne souhaite plus financer, comme les séjours d’insertion socioprofessionnelle à l’étranger.

«Pour nous, c’est une grande préoccupation que de retourner vers l’emploi des clientèles prioritaires. Et les clientèles prioritaires, pour nous, ce sont des jeunes plus éloignés du marché du travail […]: jeunes à l’aide sociale, jeunes chômeurs – et je peux vous dire qu’il n’en manque pas, même à Charlesbourg», précise M. Blais.

Par la bande, il se trouve ainsi à répondre au CJE Charlesbourg-Chauveau qui, dans une précédente édition du Charlesbourg Express, clamait que cette clientèle ne représentait que 20% des jeunes qui ont présentement recours à ses services.

De l’avis de François Blais, il s’agissait là d’un choix. «Ils étaient libres en grande partie de choisir leurs clientèles, ils la priorisaient comme ils le désiraient. Alors que maintenant, ils vont travailler avec les centres locaux et les directions régionales d’emploi.» Cette nouvelle entente avec les CJE laissera également de la place aux «sans-chèque» – les personnes qui ne sont ni à l’aide sociale ni éligibles à l’assurance-emploi, ajoute-t-il au passage.

Ainsi, le recentrement de la mission des CJE devrait avoir comme effet d’augmenter le pourcentage des «clientèles prioritaires»: «Dans un an, un an et demi, à mon avis, ils seront peut-être à 60%», conclura-t-il à propos du cas spécifique de Charlesbourg-Chauveau.

Réaction du CJE Charlesbourg-Chauveau

«On n’a jamais priorisé qui que ce soit parmi nos jeunes, rétorque Serge Duclos, directeur général du CJE Charlesbourg-Chauveau. La seule priorité qu’on avait, c’est d’accorder une ouverture à tous les jeunes 16-35 ans, sans égard à leur situation économique ou sociale. Donc les résultats qu’on enregistrait chaque année étaient le fruit aléatoire du flux de clientèle qu’on desservait d’une année à l’autre», soutient-il.

Quant à la possibilité d’augmenter à 60% le pourcentage de jeunes prestataires ou admissibles à l’assurance-emploi au CJE Charlesbourg-Chauveau, M. Duclos n’a pas besoin d’être convaincu. «Probablement qu’on réussira à le faire, mais est-ce que les volumes seront au rendez-vous?», demande-t-il alors que, selon les derniers chiffres de la Direction régionale d’Emploi-Québec, quelque 400 jeunes prestataires sont inscrits au Centre local de Charlesbourg, lequel couvre également le territoire de Limoilou. Les chômeurs s’attirent de pareilles réserves: «Est-ce qu’ils vont tous s’inscrire au Centre local d’emploi [étape préalable pour être redirigés vers le CJE]? Je n’en suis pas certain.»

Pour Serge Duclos, il subsiste donc encore bon nombre de questions sans réponses à quelques mois de l’entrée en vigueur de la réforme des CJE.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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