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La physiothérapeute au secours des militaires blessés

Officier d’infanterie, pilote, soldat des blindés, technicien de munitions. Certains métiers des Forces armées canadiennes viennent tout de suite à l’esprit quand on pense aux possibilités de carrières qu’offre l’armée. Mais ce ne sont pas les seuls emplois existants, loin de là. On retrouve aussi des militaires qui sont médecins, musiciens, officiers des sciences biologiques, avocats ou cuisiniers.
Au cours des prochaines semaines, le groupe Québec Hebdo vous présentera quelques-uns des métiers moins connus des Forces armées canadiennes. Comment ces militaires hors de l’ordinaire ont découvert leur métier, pourquoi l’ont-ils choisi, qu’est-ce qui les a menés là où ils sont? Voilà le point de départ permettant de mieux connaître la vie sur la Base militaire de Valcartier. (NDLR)

Adolescente, Nathalie Royer aimait bien regarder un bon match de hockey à la télé. Mais ce ne sont ni les arrêts spectaculaires des gardiens ni les feintes surprenantes des meilleurs joueurs qui l’intéressaient le plus. Ce qui l’inspirait vraiment, c’était quand les soigneurs s’amenaient sur la glace pour porter assistance aux hockeyeurs blessés. Aujourd’hui, la capitaine Nathalie Royer soigne de nombreuses blessures en tant que physiothérapeute au sein des Forces armées canadiennes.

Si Nathalie Royer a eu la chance de trouver sa voie jeune, elle a pris beaucoup plus de temps à définir dans quel contexte elle souhaitait exercer son métier, si bien que c’est en quelque sorte un concours de circonstances qui l’a fait atterrir dans l’armée. Une chose est sûre par contre, elle ne regrette pas une seule seconde d’avoir opté pour la vie de militaire.

«J’adore mon poste, c’est le plus beau métier du monde. Je vois mes patients, mais en même temps je ne fais pas toujours la même chose, ce qui pourrait devenir lassant. J’ai aussi des cours, je fais beaucoup de promotion de la santé; ça change le mal de place. Et dans l’armée, on peut s’entraîner pendant nos heures de travail. Je n’ai jamais été aussi en forme!»

Pourtant, au départ, la jeune femme ne voulait même pas aller à l’université. «J’ai opté pour une technique dans le domaine qui m’attirait, la santé et le sport», résume-t-elle. Sauf qu’elle s’est rapidement rendu compte que le travail de thérapeute, dépendant des décisions de son patron le physiothérapeute, ne lui conviendrait pas.

Après son baccalauréat en physiothérapie à l’Université Laval, Nathalie Royer a travaillé au civil avant de tomber enceinte. C’est la naissance de son premier enfant qui l’a fait réfléchir. «Mon chum est militaire. J’habitais à Shannon depuis mes études. L’armée m’attirait, mais l’enrôlement peut parfois être long et compliqué. Sauf qu’au civil, la job de physiothérapeute, c’est trois soirs de travail par semaine. Avec un bébé et un chum militaire déployé, ça devenait compliqué. J’ai fait les démarches pour joindre l’armée pendant mon congé de maternité», raconte la capitaine.

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Les blessures différentes des militaires

Les clients âgés et sédentaires du physiothérapeute moyen, Nathalie Royer ne les voit jamais. Ses clients au sein des Forces armées canadiennes sont plutôt des militaires souffrant de blessures traumatiques, des soldats de retour d’Afghanistan; une clientèle généralement jeune, en excellente forme physique. «On voit beaucoup d’entorses aux genoux ou aux chevilles ou des blessures dans le bas du dos. Ce sont des blessures liées aux sports ou à la marche forcée. Et puis depuis peu il y a les blessés de retour d’Afghanistan. On a une physio spécialisée dans les amputations et les blessures liées aux engins explosifs. C’est beaucoup plus varié qu’au civil», explique la capitaine.

L’objectif de la petite unité de physiothérapie de la base militaire de Valcartier, composée de deux militaires et de huit civils, est simple : ramener les patients à un niveau fonctionnel le plus rapidement possible. Pour y arriver, il faut «être dévoué, aimer travailler avec les gens et être en bonne forme physique, si ce n’est que pour donner l’exemple. Ça prend aussi un esprit critique puisqu’avec tous les nouveaux traitements, il faut se questionner, se tenir à jour».

Pour Nathalie Royer, être militaire représente un avantage de taille. «Je comprends mieux les blessures des gens. Si quelqu’un me dit qu’il a mal aux pieds après un 13 km de course, je sais ce que c’est, je l’ai déjà fait. Je ne suis pas convaincue que les civils sont aussi conscients de ce que sont les tâches des militaires puisqu’il n’y a qu’eux pour faire ce genre de travail. Les soldats se comparent plus à des athlètes», assure Nathalie Royer.

Les physiothérapeutes œuvrant au sein de l’armée, comme les autres militaires, peuvent être amenés à partir en mission. C’est d’ailleurs le souhait de la capitaine Royer. Toutefois, avec une famille, elle préfère s’en tenir aux courtes affectations. Ainsi, elle entend monter sur un navire américain au printemps prochain pour une mission d’aide humanitaire. «Ça m’a toujours attirée d’aider les gens. En leur expliquant de petites choses, on peut leur apporter beaucoup. C’est une autre facette que j’aime de la physiothérapie», affirme-t-elle.

L’Appel, membre du groupe Québec Hebdo

 

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