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Moins de violence dans les écoles, selon une étude

ÉDUCATION. Au primaire et au secondaire, les comportements violents perçus par les enseignants, les parents et les élèves sont en baisse, révèle l’Enquête nationale sur la violence à l’école menée entre 2013 et 2015.

(Photo Deposit/Mactrunk)

Climat scolaire, comportements violents, à risque ou d’agression: toutes les variables se sont généralement améliorées entre 2013 et 2015, révèlent les chercheurs de l’Université Laval Claire Beaumont et Éric Frenette, en collaboration avec Danielle Leclerc de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Là où il n’y a pas de changement, il n’y a généralement pas non plus de dégradation, précise l’étude.

Seule ombre au tableau, le nombre de conflits entre les différents groupes ethniques est en augmentation, selon les enseignants et les élèves du primaire et du secondaire. Les plus petits jugent également que les groupes qui imposent leurs règles sont plus nombreux.

Sécurité des lieux

L’école semble néanmoins un lieu de plus en plus sécuritaire pour l’ensemble des personnes interrogées. Alors que 59% des élèves du primaire jugeaient que le terrain de l’école était un lieu à risque en 2013, cette proportion a chuté à 37% en 2015. Pour le secondaire, les chiffres passent de 42% à 23%. Les baisses sont encore plus marquées de l’avis du personnel des deux niveaux. «Je pense que tout le monde s’entend pour dire qu’on voit moins de violence fréquente», se réjouit la chercheure Danielle Leclerc.

Agressions

Les écoles primaires voient également le nombre de comportements d’agression diminuer de façon modérée à deux niveaux, soit ceux des formes d’insultes et de violence sociale, détaille l’étude.

Rapportée sur une population estudiantine de 100 élèves du primaire, la baisse représente 52 comportements, illustre Claire Beaumont. La situation est en revanche au beau fixe du côté des écoles secondaires, «ce qui est très bien parce qu’il n’y a pas d’augmentation», tranche la chercheure, surtout que l’utilisation de la technologie est aujourd’hui plus répandue.

Impolitesse

Aussi bien au primaire qu’au secondaire, les élèves perçoivent par ailleurs moins d’impolitesse, de vandalisme ou d’étrangers sur le terrain de l’école. Cette dernière variable est d’ailleurs en baisse pour l’ensemble des écoles interrogées, tout comme celle des cas d’impolitesse, pour laquelle on passe d’une moyenne de 9 à 7 cas chez les petits du primaire. La différence est modérée, notent les chercheurs, mais elle a un impact significatif en classe si on la rapporte à une population de 400 élèves: «Ça veut dire 400 multiplié par deux, donc 800 comportements de moins», illustre Claire Beaumont.

Autrement, les comportements d’agression subis par les enseignants de la part des élèves demeurent inchangés.

Notons à ce sujet que la Commission scolaire des Premières-Seigneuries, à Québec, annonçait mardi son intention de mieux outiller les enseignants dans les cas de violence commise à leur endroit.

Loi 56

Les actions mises en place dans les écoles pour contrer la violence sont également passées sous la loupe des chercheurs.

Ceux-ci constatent en 2015 une légère augmentation du nombre d’écoles qui disent avoir identifié une personne responsable de la prévention et qui disposent d’un système de signalement des incidents violents. Ces mesures ont été imposées dans la foulée de l’application en 2012 de la loi 56 pour prévenir et combattre l’intimidation et la violence à l’école, rappelle Claire Beaumont.

En revanche, d’autres variables connaissent une légère baisse ou sont au beau fixe, comme les programmes de développement des habiletés sociales ou les ateliers sur la cybercriminalité.

Le principal défi, concluent les auteurs de l’Enquête, sera donc de maintenir les bonnes perceptions du climat scolaire, mais aussi les mesures de sécurité concernant les comportements à risque et les comportements d’agression.

Lien externe: Enquête nationale sur la violence à l’école 2013-2015

Québec Hebdo

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