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Protection de l’eau potable: «Les gens ont besoin de s’exprimer»

QUALITÉ DE L’EAU. Dans le dossier de la gestion de l’eau potable, la population est «laissée de côté», constate la doctorante Sonja Behmel, qui donne la parole aux résidents de la région de Québec dans un sondage en ligne. Sa démarche n’est pas étrangère au Règlement de contrôle intérimaire (RCI), qui a fait couler beaucoup d’encre cet hiver.

Sonja Behmel travaille à monter un outil interactif pour mettre en commun les préoccupations de la population avec celle des experts dans l’élaboration de programmes comme le Règlement de contrôle intérimaire (RCI) sur l’eau potable.(Photo TC Media – Monica Lalancette)

Depuis mai, Sonja Behmel fait circuler un sondage pour «prendre le pouls» de la population de Québec sur leurs habitudes de consommation de l’eau, leurs préoccupations et leurs besoins en information sur le sujet. En fin de parcours, une carte interactive permet aux répondants de pointer des secteurs qui leur semblent problématiques et rapporter leurs observations.

Bon nombre de réponses ont déjà été soumises, se réjouit la candidate au doctorat de la Chaire de recherche en eau potable de l’Université Laval, partenaire de l’université allemande Ludwig Maximilians. Il ne fait pas de doute selon elle que «les gens ont besoin de s’exprimer» et les témoignages sont d’autant plus intéressants qu’ils contrastent avec les données que détiennent actuellement les organismes experts en la matière. 

Approche «participative»

Parlant d’un «clash», Mme Behmel constate que les zones dont les gens s’inquiètent ne sont pas nécessairement celles dont on entend le plus parler. Plusieurs répondants se disent ainsi préoccupés par le secteur de la basse-ville de Québec, alors que les points d’échantillonnage retenus dans les programmes de suivi visent «généralement» les prises d’eau et les plages.

Faute de participation du public, Mme Behmel explique que les experts doivent plus souvent qu’autrement se contenter des informations à leur disposition dans l’élaboration des systèmes de suivi de la qualité de l’eau. Du moins, ç’a été le cas pour celui qu’elle a développé pour le bassin de la rivière Saint-Charles, en collaboration avec l’Organisme des bassins versants de la Capitale (OBV) et l’APEL (l’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord). Pour Sonja Behmel, cette tendance doit être renversée et remplacée par une approche «participative».

La doctorante compte ainsi se servir des réponses recueillies dans son sondage pour proposer un nouveau système de suivi de la qualité de l’eau. La carte interactive des zones dont les citoyens se préoccupent pourra quant à elle être comparée avec les zones qui retiennent par exemple l’attention des membres de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ), chargés de l’élaboration du Règlement de contrôle intérimaire.

L’idée est de permettre aux décideurs de prendre connaissance des préoccupations du public et d’y arrimer leurs interventions, conclut la doctorante, qui précise qu’à Québec, l’OBV et l’APEL s’occupent entre autres des échantillonnages, alors que la Ville de Québec est responsable des analyses.

Le sondage en ligne est disponible sur la page du Centre de recherche sur l’eau de l’Université Laval à l’adresse suivante: Sondage : qualité de l’eau de la Saint-Charles

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Québec Hebdo

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