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Contre un centre de compostage sur des terres fertiles

Près de 1000 personnes ont signé une pétition afin de démontrer leur désaccord à la phase B du projet de valorisation des matières organiques de la Ville de Québec. «Nous ne sommes pas d’accord avec la façon que la Ville de Québec conduit le dossier», lance le porte-parole des résidents, Michel Verville.

Les signataires s’opposent au choix du futur site accueillant le centre de compostage à ciel ouvert. L’ouest de la Ville de Québec, le district Laurentien, aux limites de la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, a été ciblé. Des terres agricoles très fertiles, soutiennent les opposants. L’administration compte transporter annuellement sur ces terrains 54 000 tonnes de digestat obtenu de l’usine de biométhanisation et des résidus verts. Les produits générés sont évalués à 29 000 tonnes de compost. La superficie nécessaire est évaluée à six hectares.

Les odeurs, la circulation des 4000 camions annuellement et la perte de terres agricoles constituent les principales craintes des résidents du secteur.

Une première rencontre d’information s’est déroulée en juin dernier. La séance a eu lieu dans une atmosphère d’inquiétudes et de mécontentement. Puis, jeudi dernier, une réunion à «huit clos» a été organisée. Des membres de l’Union des producteurs agricoles (UPA), deux résidents agriculteurs, des membres du Bassin versant de la rivière Cap-Rouge, le représentant du conseil de quartier de l’aéroport, Réjean Martel, ainsi que des membres de la Ville ont été invités. L’un des deux propriétaires de terrains, Jean-Pierre Amyot, confirme que la rencontre a été intéressante à plusieurs points de vue. Les invités ont été invités à cibler des endroits de moindre impact pouvant accueillir le centre de compostage. «Nous, on leur a dit de façon directe qu’il n’y a pas d’endroits moins fertiles et moins productifs», déclare M. Amyot. Ce dernier déplore que lors de l’étude des dix secteurs et du choix du site retenu, le milieu agricole n’ait été pas consulté. «Chaque partie a fait valoir ses intentions et ses préoccupations lors de la rencontre, ce que la Ville a pris en note, et les discussions vont se poursuivre», a confirmé la conseillère en communication à la Ville de Québec, Marjorie Potvin.

«Ça rapproche les voisins. C’est une menace qui a mobilisé les résidents», constate le propriétaire de la Ferme Anjanel Sens de l’avenue Notre-Dame, M. Amyot. À ce sujet, alors que les quelques invités discutaient du projet de valorisation, plus d’une centaine de citoyens ont manifesté face au Centre de loisirs Pie-XII jeudi dernier. Armés d’affiches, les opposants ont démontré leur insatisfaction et leur désaccord. À la tête de ce mouvement, Michel Verville, un résident de l’avenue Notre-Dame du côté de la ville de Saint-Augustin. «La rencontre était discrète, voire même secrète», se désole-t-il. Malgré tout, l’homme est décidé à faire valoir son point de vue. La pétition contenant près de 1000 noms sera envoyée aux différents organismes politiques.

À la recherche d’un terrain d’entente

«Les autorités se sont montrées disposées à explorer d’autres avenues de valorisation autre qu’un centre de compostage», fait valoir M. Amyot à la suite de la réunion. Une autre rencontre «du groupe de travail» pourrait avoir lieu en septembre. «Nous essayons de trouver une meilleure solution. Notre but n’est pas de retirer des terres fertiles», certifie la conseillère en communication à la Ville de Québec, Marjorie Potvin. Cette dernière confirme que le secteur ciblé devrait demeurer le même, mais le site pourrait être sujet à changement. L’expropriation est exclue également. «On veut une entente d’achat. On ne veut pas se rendre à l’expropriation. On va s’asseoir avec les gens et trouver un terrain d’entente», conclut Mme Potvin.

Saint-Augustin-de-Desmaures s’oppose

La Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures a adopté lors d’une séance extraordinaire le 19 juillet dernier une résolution exigeant «une audition devant la Commission municipale pour plaider une opposition de façon à préserver l’entièreté de ses droits.» La Ville compte à l’aide de ses avocats, la firme Tremblay Bois Mignault, se faire entendre concernant l’adoption du règlement d’agglomération sur les travaux et les démarches préparatoires à l’implantation de centres de traitements des matières organiques.

L’Appel, membre du Groupe Québec Hebdo

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