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Intimidation : des parents dénoncent l’inaction du milieu scolaire

L’intimidation est sur toutes les lèvres depuis ces deux dernières années. De nombreux événements malheureux sont survenus un peu partout au Québec et plusieurs victimes ont accepté de témoigner dans les médias. Un nouvel exemple ressort et cette fois-ci à Québec. L’école de la Mosaïque est pointée du doigt par des parents, notamment Benoit Racette.

«Ce n’est pas vrai que l’on dit à tout le monde qu’il faut parler de l’intimidation et qu’il faut le dire et que dans les écoles on tait ça. On écrase ça et on ne veut pas en parler. Moi, le directeur à un moment donné, j’étais allé chercher Kevin et je lui parlais et il disait chut chut chut, on ne parle pas de ça. Voyons donc c’est le contraire», fait remarquer Benoit Racette.

M. Racette est le papa d’un jeune garçon de 12 ans. Kevin vit de l’intimidation depuis plus d’un an à l’école de la Mosaïque. Après plusieurs rencontres avec la direction de l’établissement scolaire, le père note peu de résultats. Lorsqu’il a vu que Kevin n’était pas le seul à vivre cette situation à l’école de la Mosaïque, Benoit Racette a décidé de dénoncer publiquement à nouveau l’inaction du milieu scolaire et des possibilités restreintes d’actions. La mère d’un autre élève de l’école à Duberger-Les Saules, Isabelle Bérubé, a fait une sortie publique dans le Journal de Québec cette semaine dénonçant la situation vécue par son enfant.

Dans la dernière année, l’intimidation a commencé à causer à Kevin des malaises physiques venant du stress à l’école, selon le père de famille. À la suite de plusieurs examens à l’hôpital, un pédopsychiatre a constaté que le jeune garçon avait le désir de mourir.

Son père a tenté des démarches à plusieurs reprises afin que son fils retrouve goût à la vie. Kevin, survivant du cancer à son jeune âge et ayant une déficience visuelle, se rend compte que les interventions tombent toujours entre deux chaises. «Il disait que ça ne donnerait plus rien de m’en parler parce qu’il n’avait plus confiance en moi», confie M. Racette. M. Racette souhaitait que son fils soit transféré d’établissement scolaire ce que le directeur de l’école, Alain Gagnon, aurait refusé.

Les vacances estivales se sont terminées et Kevin est retourné à l’école de la Mosaïque. À sa seconde journée de classe, les maux physiques ont réapparu. «Il me parle d’intimidation et que les gens ont recommencé», précise-t-il. Lors d’une rencontre de parents, le père de Kevin constate que son garçon avait dessiné un bonhomme pendu, un signe que les idées suicidaires sont toujours présentes. L’enfant est suivi par des spécialistes afin de diminuer le stress vécu. Benoit Racette en vain a contacté les policiers.

«Ce n’est pas vrai que c’est un cas isolé. […] La commission scolaire est au courant de ce que mon fils vit. J’ai porté des plaintes et j’ai appelé la commission scolaire. Le directeur est au courant, je suis allé le voir à cinq, six et sept reprises. Ce n’est pas vrai que ce n’est pas su et connu. Mais il n’y a rien de fait officiellement avec les agresseurs», selon M. Racette.

Ce matin, Kevin a repris le chemin de l’école de la Mosaïque. Juste avant, il a accepté de participer à une entrevue radiophonique. Son souhait est que l’intimidation cesse pour lui et pour toutes les autres personnes vivant ce genre de situation.

Le retour en classe cet avant-midi stresse autant le papa que l’enfant. «Je n’ai pas le choix. Je ne peux pas le retirer. On est en train de monter un dossier avec la neuropsychologue pour démontrer que l’on aurait intérêt de l’enlever de là, mais ça prend un dossier de béton», conclut le père de famille.

 

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L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo

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