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L’année du 400e: un record de neige

CLIMATOLOGIE. Influencée par le fleuve Saint-Laurent qu’elle borde, Québec se distingue par son climat continental côtier et sa nordicité, dont la neige. L’année du 400e de la ville, en 2008, s’est démarquée non seulement par ses festivités, mais aussi par un record de précipitation de neige de plus de 550 cm.

«Ça a été une année exceptionnelle (hiver 2007-2008), alors que la moyenne est de 317 cm de neige. C’est en partie causé par les systèmes météorologiques en association avec les fluctuations du courant-jet, un courant atmosphérique de flux d’air rapide qui s’écoule autour de la Terre avec des fluctuations ondulatoires entre le nord et le sud, qui suit le rythme des saisons et du déplacement des courants océaniques», souligne Alain Viau, professeur titulaire au département des Sciences géomatiques à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval.

D’autres records météo ont été enregistrés à Québec, comme la journée la plus froide avec -36,7 degrés Celsius (23 février 1972), la journée la plus chaude avec 35 degrés Celsius (1er août 1975) et le record de précipitation de neige de 53 cm (26 janvier 1976). Mais que s’est-il donc passé pendant les années 1970?

«Il faut savoir relativiser les extrêmes. Ces records dépassent parfois de peu des températures enregistrées pendant d’autres journées. Et, dans un spectre plus large, la climatologie d’un territoire donné se base sur des cycles de 30 ans d’information», ajoute M. Viau, en faisant référence au cycle 1971-2001 d’où proviennent les chiffres mentionnés.

Changements climatiques

Les fluctuations importantes dans les années 1970 ne représentent pas nécessairement des conséquences des changements climatiques. «Le premier signal des changements climatiques a été détecté bien avant, soit depuis le début des mesures à l’Observatoire du Mauna Loa, en 1958. On a pris la mesure du CO2 dans l’atmosphère. On a suivi ensuite les concentrations pour se rendre compte de la hausse annuelle de ce gaz à effet de serre et des conséquences sur les fluctuations futures des températures», explique le professeur Viau.

Nordicité

Ainsi, l’impact des changements climatiques à Québec pourrait se traduire par des fluctuations des températures, des redoux en période hivernale et des conditions extrêmes plus fréquentes, comme l’été 2010, le plus chaud de l’histoire de la ville.

«On a dépassé de 10 degrés la température moyenne pendant l’été. C’est intense, mais en même temps, les changements les plus importants se feront bien sûr sentir dans le Nord du Québec», affirme l’expert en climatologie.

Ainsi, le professeur de l’Université Laval ne s’inquiète pas outre mesure du caractère nordique de la Vieille Capitale. «Québec va conserver sa personnalité de ville nordique à moyen et long terme, au moins au cours des 20 prochaines années, mais on pourra néanmoins observer un impact notamment dans les activités de ski et de canots à glace, qui seront écourtées», conclut-il.

Groupe Québec Hebdo.

Quelques records à Québec

– Minimum: -36,7 degrés Celsius (23 février 1972)

– Maximum: 35 degrés Celsius (1er août 1975)

– Record journée de neige: 53 cm (26 janvier 1976)

– Moyenne annuelle de pluie: 871 mm

– Record journée de pluie: 22 juin 1981

– Moyenne annuelle de neige: 317 cm

(Source: station météo de Québec)

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