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Premier Marché de Noël de Wendake : Le savoir derrière l’art

ARTISANAT. Matériaux, couleurs: tout a une signification. Les créations que les artisans du Marché de Noël de Wendake présentent cette fin de semaine sont pour eux des «outils» pour faire connaître la culture huronne-wendat, mais aussi des témoins du savoir ancestral.

Chacun a une spécialité; quelque chose qu’il a le goût de faire et auquel il met sa touche personnelle, explique d’entrée de jeu Diane Picard Andicha. L’une de ses préférences, c’est la confection de bâtons de parole dont elle se sert en autres dans des ateliers de verbalisation avec les jeunes.

Manon Sioui, elle, travaille avec les poupées de maïs; «parce qu’elles n’ont pas de visage». «Aujourd’hui, tout est axé sur Internet, et la publicité qui s’y fait sur l’apparence physique est démoralisante», commente-t-elle. Avec légende à l’appui, la poupée de maïs lui sert d’outil de sensibilisation.

«Il y a du talent chez les jeunes et chez les aînés de la communauté», témoigne Sonia Gros-Louis, qui a eu l’idée d’inviter les artisans amateurs et professionnels de Wendake à se réunir dans le cadre d’un premier Marché de Noël qui se déroulera du 11 au 13 décembre. «On [voulait] faire un rassemblement de ces générations-là pour montrer que ces savoir se transmettent.»

Traditions

Pour que les traditions autochtones demeurent vivantes, le rôle de la communauté est central, poursuit Diane Picard Andicha. «De tes parents, tu apprends les valeurs sociétaires, de survie. Le reste, tu vas aller le chercher à l’extérieur; tu vas aller les apprendre avec les autres membres de la communauté.» C’est ainsi qu’elle a appris à travailler le poil d’orignal et qu’elle a entrepris de transmettre ce savoir à une poignée de jeunes.

Ce genre d’échange est par ailleurs au cœur de l’atelier intensif Maintien des traditions organisé en été par le Centre de développement de la formation et de la main-d’œuvre huron-wendat (CDFM), note sa directrice, Julie Vincent.

Au contact d’aînés ou de personnes ressources, les autochtones de Wendake apprennent des métiers ou des arts qui sont menacés de disparaître, explique-t-elle, en citant la confection du canoë en frêne. Toutes les techniques enseignées dans le cadre de cette activité, ou d’autres ateliers ponctuels, sont enregistrées sur DVD, poursuit Mme Vincent. En plus de la formation générale aux adultes, conclut-elle, le Centre a pour mission d’offrir des programmes en lien avec la culture, le patrimoine et les langues autochtones.

Marché de Noël

Sonia Gros-Louis espère en somme faire du Marché de Noël de Wendake une nouvelle tradition. Si les artisans comme Diane Picard Andicha se réjouissent à l’idée d’y découvrir ce que leurs confrères confectionnent, on espère aussi le faire découvrir au grand public. «Si j’aide une personne à nous connaitre et à nous comprendre, alors ma fin de semaine va être faite!», conclut l’artisane.

Québec Hebdo

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