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Boucherie traditionnelle cherche relève actuelle

COMMUNAUTÉ. Les habitués de la boucherie Geo. O. Durand entrent comme chez eux et prennent place dans l’une des chaises berçantes antiques. Entre deux commandes de produits maison, Jacques et Michel Durand se font un point d’honneur de recevoir leur clientèle comme de la famille. À l’aube de leurs 70 ans, ces bouchers de 4e génération espèrent maintenant léguer leur commerce centenaire à une âme travaillante.

«D’habitude, toutes les chaises sont pleines», assure Michel. «On est pratiquement comme un confessionnal!», rigole-t-il.

Les clients de longue date – même, de très longue date – viennent jaser, faire des provisions de cretons, tête fromagée et saucisses ; ou les deux. Certains font le détour de Baie-Saint-Paul, de Trois-Rivières, même de Montréal, indique Michel. «C’est tellement bon!», lance André, client et ami de la première heure. «Regarde-moi le ventre!»

La Boucherie de Loretteville a traversé le temps avec bon nombre de clients comme lui, notent les bouchers. D’ailleurs, partout où on pose le regard, une antiquité, une photo, un objet rappellent les différentes époques du commerce. Quand l’arrière-grand-père Durand tenait les rênes, les livraisons se faisaient à cheval, raconte Michel.

«On a tout gardé de l’époque», assure-t-il, pointant au passage une petite boîte en bois pour la charité. Elle a été posée là par Georges Oscar Durand, de qui le commerce tient son nom. «Notre grand-père était très très généreux», relate Jacques. Les deux frères s’en sont eux aussi fait un point d’honneur.

Relève

À 67 et 70 ans, Michel et Jacques Durand repoussent toujours un peu plus la retraite. Arrêter ? «On est bien, Madame !», lance Michel. Les frères Durand admettent tout de même qu’ils devront passer le flambeau. Le pépin, c’est que la relève n’est pas au rendez-vous.

Toute âme travaillante qui voudrait perpétuer la tradition familiale sera la bienvenue : «S’ils veulent continuer avec nos produits maison, c’est sûr qu’ils vont réussir», croit Jacques.

«C’est une vie, cette boucherie-là. C’est pas un commerce, c’est une vie familiale», insiste Michel. D’ailleurs, il se voit bien couler le reste de ses jours de l’autre côté de l’étal : «Moi personnellement, si vendais demain matin, je viendrais m’asseoir ici de temps en temps…».

D’ici là, les deux frères comptent servir leur clientèle aussi longtemps que la santé le permettra.

Québec Hebdo

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