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Stoneham refuse le projet d’Empire 47

La parcelle de terrain représente 882 acres du versant ouest du Mont Stoneham et un dénivelé de 390 mètres. /Photo tirée de Facebook Photo:

ENVIRONNEMENT. Le conseil municipal de Stoneham-et-Tewkesbury n’entend pas modifier le zonage qui permettrait le projet récréotouristique que souhaite développer Empire 47 (E-47) sur le versant ouest de la station de ski.

Catherine Roy et Christian Déry, propriétaires actuels de 50% de cette superficie, mentionnaient récemment que s’ils n’arrivaient pas à trouver 3 M$ d’ici le 31 mars, pour le rachat d’une parcelle de terrain de 882 acres du versant ouest du mont Stoneham, le projet de développement de 50 km de vélos de montagne et de ski hors-piste n’aurait pas lieu. Du même coup, les 76 lots forestiers de quatre hectares seraient mis en vente à cette date.

«Pour nous aussi c’est important de protéger la prise d’eau de Québec. On ne veut plus être des adversaires avec la ville.»
-Claude Lebel

Claude Lebel, maire de Stoneham-et-Tewkesbury. /Photo capture d’écran Ville de Québec

Le maire de Stoneham-et-Tewkesbury, Claude Lebel, avoue avoir été surpris d’apprendre ce projet par les médias. «J’étais très confiant des négociations entreprises par la Ville de Québec qui veut acquérir ce territoire pour des fins de protection. À la base, ce n’est pas un type de projet pour lequel on s’oppose, mais pas à cet endroit-là.» Il ajoute qu’il avait beaucoup d’espoir que la Ville de Québec acquière ces lots. «On veut bien que M. Christian Déry fasse des affaires, car ce territoire a été acheté avec ses associés il y a à peu près cinq ans.»

Lors d’une rencontre des élus municipaux en comité plénier le 26 janvier, ils ont rejeté ce projet unanimement. «Contrairement à ce qui est avancé dans la communication de E47 Éco Sentiers, aucun des lots dont il est fait mention ne comporte un zonage compatible avec l’usage récréatif», commente le maire. Les trois zones visées disposent d’un usage d’activité forestière sans villégiature et acériculture.

Claude Lebel ajoute avoir eu des communications avec la Ville de Québec l’automne dernier. «Des fonctionnaires m’ont dit qu’ils allaient déposer une offre d’achat. J’ai appris qu’elle avait été rejetée par le groupe E-47 mais je n’en connais pas la nature. Si le groupe de M. Déry veut faire un développement, il sera obligé de demander un amendement au zonage. Il devra nous prouver que c’est environnementalement viable avec des études, des avis de biologistes et des ingénieurs.»

Protection de l’eau

«La protection du bassin versant du lac Saint-Charles passe par une protection à perpétuité du versant ouest de la station de ski Stoneham», soutient Mélanie Deslongchamps, directrice générale d’Agiro. L’organisme, qui réalise des actions en environnement dans le but de protéger l’eau et les écosystèmes naturels, demande aux villes et à la municipalité concernées d’acheter cette parcelle de terrain afin d’éviter tout développement futur.

La directrice rappelle qu’en septembre 2019, les maires de Québec, Stoneham et Lac-Delage ont exigé un engagement du Fédéral. Ils ont proposé des mesures pour assurer la protection de la principale source d’eau potable de la ville de Québec. «Il y a une mobilisation depuis longtemps pour en faire l’acquisition, car ce terrain-là est très important pour nous», précise Mme Deslongchamps. «Nous, ce qu’on demandait, c’était justement de ne pas modifier le zonage. Maintenant le promoteur doit aller se rasseoir à la table de négociations.»

Pour l’organisme, les fortes pentes permettent la recharge des nappes phréatiques. «Si on fait du développement, cela va créer éventuellement des problèmes. Le propriétaire aurait pu déjà vendre les terrains, ce qu’il n’a pas fait et nous en sommes reconnaissants.» Rappelons que le secteur est drainé vers deux lacs du territoire, le lac Durand, qui est déjà dans un état préoccupant, et le lac Trois-Petits-Lacs, qui subit de plus en plus de pression environnementale.

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