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L’Histoire de Wendake passée à la loupe

Les archéologues Philippe Slater et Yves Chrétien et Philippe Slater travailleur sur ce projet d’identification depuis le 1er octobre 2020. /Photo Métro Média – Alain Couillard Photo:

RECHERCHES. Les archéologues Yves Chrétien et Philippe Slater travaillent depuis octobre sur l’inventaire de 115 boîtes contenant des artefacts liés à la vie de la Nation huronne-wendat. L’objectif est d’étoffer le matériel d’exposition dont disposent déjà l’Hôtel-Musée Premières Nations et le Musée huron-wendat.

«Ces boîtes, qui n’avaient jamais été ouvertes et oubliées, étaient entreposées dans l’ancien poste de police de Wendake depuis quelques années», mentionne Yves Chrétien. Il ajoute que c’est au moment de la démolition du bâtiment que tout ce matériel historique a été trouvé et déplacé ailleurs.

Le travail est énorme soutient l’archéologue. «Dans un premier temps, on a regroupé les boîtes par site et par années. J’ai proposé des balises et un guide pour faire le traitement de cette collection que j’ai remis au musée. Nous avons ensuite défini une méthode pour conserver ce qui a une valeur historique et élaguer le reste.»

«En 2012, nous avons trouvé du matériel avant l’arrivée des Européens et identifié deux sites d’occupations qui remontent à plus de 2000 ans sur un ancien méandre du bras de la rivière Saint-Charles.»
-Yves Chrétien

Il note également que la maison Hatirontha, localisée sur la rue du Chef Théophile-Gros-Louis, près de l’Hôtel-Musée Premières Nations, est aujourd’hui le bâtiment encore debout le plus ancien de Wendake. Construit en 1700, de précédentes fouilles archéologiques ont permis de trouver de nombreux objets remontant à l’établissement de la communauté huronne en 1697.

Trouvailles locales

Yves Chrétien est impliqué depuis une vingtaine d’années à Wendake dans la recherche archéologique. «J’ai commencé à travailler pour le conseil en 1999. Lors de travaux réalisés à l’église de Wendake, près du boulevard Bastien, des ossements humains sont apparus. C’est à ce moment que j’ai reçu un appel du ministère de la Culture.»

Il précise que le Conseil de la Nation huronne-wendat a acquis le secteur de la chute Kabir Kouba en 2006. «On s’est engagé dans un projet qui a duré cinq ans en collaboration avec le Centre de formation de la main-d’œuvre huron-wendat. Même si tout a brûlé en août 1900, on ramassait de 50 à 60 boîtes d’artefacts durant un été.» Les fouilles de l’ancien moulin à farine, construit en 1731, et celles du moulin à scie, transformé en centrale hydro-électrique en 1929, ont aussi révélé quelques surprises. Le travail archéologique de ce secteur a été complété en 2011.

La réfection du Vieux-Wendake a permis d’excaver la pleine largeur de rues souvent presque au roc. Ces travaux ont permis d’installer de nouvelles canalisations d’aqueduc et d’égouts et d’autres pour Hydro-Québec, Bell, etc. «C’était l’occasion rêvée de voir tout ce qu’il y avait dans le sol. On a trouvé plusieurs fosses à déchets certaines individuelles et d’autres, plus générales. À cette époque, il n’avait pas à camions de vidanges qui passaient.»

L’archéologue mentionne que ces travaux ont permis de mettre la main sur de nombreuses trouvailles dont des pipes en céramique, de la vaisselle cassée et tout ce qu’on peut jeter aux poubelles. «J’ai même trouvé un fusil dans ce qu’on croit être une latrine (toilette sèche). On peut s’imaginer toutes sortes d’histoires en relation avec ce fusil-là. Disons qu’il s’est retrouvé dans un endroit où l’on n’a pas envie de fouiller [rires].»

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