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Modélisme: Une passion qui se vit une pièce à la fois

Jean-Pierre Hamel est modéliste depuis 60 ans. (Photo Métro Média – Alain Couillard) Photo:

TÉMOIGNAGES. Jouant habilement avec la dextérité et la patience, jetant parfois un regard à travers une loupe pour la précision des mouvements, les passionnés du modélisme en redemandent. Qu’il soit assis ou debout, le modéliste vit cette passion une pièce à la fois, laissant très peu de place à l’erreur.

(Photo Métro Média – Alain Couillard)

Pierre Jobin, du quartier Duberger–Les Saules, avait une douzaine d’années lorsqu’il a entrepris son premier projet. «Mon père avait acheté un modèle à coller, un Chevrolet 1957. Un jour, lorsqu’il est parti travailler, j’ai ouvert la boîte et je l’ai fait. Il n’y avait rien de peinturé, il y avait de la colle qui débordait de partout. Là, mon père s’est aperçu que j’aimais ça. Il m’en achetait un à ma fête et à Noël.»

«Je suis maniaque et j’aime les détails. Parfois, j’ajoute du tissu au plafond, du tapis au plancher et même des fils aux bougies ou au démarreur.»
-Pierre Jobin

Il raconte, en riant, avoir tout mis de côté à 17-18 ans. «Les filles sont arrivées et je suis passé à autre chose. Plusieurs années plus tard, ma copine, qui est devenue mon épouse, m’achète une Cadillac V-16 et ça m’a redonné le goût.» Au fil du temps, M. Jobin s’est mis en banque une quarantaine de modèles qu’il souhaite réaliser, un jour. «Ma collection regroupe une soixantaine de réalisations pour le moment. Certaines ont beaucoup de morceaux et ce ne sont pas des maquettes qui se réalisent dans un mois.»

Alors que certains modélistes commencent et terminent un projet à la fois, avant de l’exposer sur une tablette, d’autres optent pour la variété. «J’en ai 10 en production. J’ai un projet, et les membres du club m’agacent avec ça, que j’ai commencé il y a 30 ans.» Pierre Jobin avoue avoir une préférence pour les automobiles, les motos et les camions.

Passionné depuis 60 ans

Jean-Pierre Hamel a mis près de 10 mois pour réaliser cet avion. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

Jean-Pierre Hamel, un résident du quartier Neufchâtel Est-Lebourgneuf, est quant à lui un modéliste dans l’âme depuis 60 ans. «J’ai commencé ça à 15 ans. Autrefois, certains modèles coûtaient 3$ alors qu’il faut souvent débourser 40$ aujourd’hui, voire beaucoup plus. Un ado ne s’achètera pas ça, mais il va préférer un jeu vidéo. Ça prend du temps et de la patience puisqu’il faut aller chercher le détail.»

Retraité depuis une vingtaine d’années, il pratique le modéliste surtout en hiver. «Pour les nostalgiques, il y avait des endroits incontournables à Québec tels Voyer Train Lionel sur la rue Des Oblats et Hobby Dion à Sillery. Aujourd’hui, le web devient un outil mondial pour faire nos achats.» Une visite à l’une des expositions du Club des modélistes historiques du Québec lui a fait découvrir toutes les subtilités et les difficultés des maquettes militaires du blindé.

Comptant plusieurs prix remportés lors d’expositions, Jean-Pierre Hamel souligne que la pandémie a forcé les organismes à revoir leur fonctionnement. «Toutes les expositions ayant été annulées cette année, plusieurs sont devenues virtuelles.» Le modéliste réalise en ce moment le collage d’une petite Porche 356, modèle C, qu’il a achetée il y a quelques années. «Elle a 440 pièces dont certaines sont très fragiles. C’est pour une exposition virtuelle d’un club en Europe.»

La relève

Pierre Jobin et Jean-Pierre Hamel, membres du Club Modéliste-Québec qui regroupe une quarantaine de personnes, croient qu’il y a de la place pour la relève. «Le 1er club de modélistes de Québec, fondé en 1970, s’appelait: Modèle X. Un chapitre Québec IPMS (International Plastic Modellers’ Society) l’a remplacé pour devenir: La fine échelle», indique Pierre Jobin. Des problèmes internes ont mis fin à ce groupe qui a permis la création du présent club fondé en l’an 2000.

Jean-Pierre Hamel assure que les expositions, autant physiques que virtuelles, sont les meilleurs vecteurs pour attirer de nouveaux membres.

 

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