Soutenez

L’entomoculture en plein développement

(Photo Métro Média – Alain Couillard) Photo:

ALIMENTAIRE. Forcée de délaisser un travail qu’elle aimait pour une raison médicale, Anita Légaré, qui avait auparavant beaucoup voyagé dans le monde, a décidé de se lancer dans l’élevage d’insectes en 2016. À force d’essais, elle a trouvé la bonne recette qui lui permet de vendre depuis quelques semaines ses ténébrions meuniers déshydratés, aussi appelés vers de farine, dans quelques points de vente de Québec.

Une fois adulte, le ténébrion pond des milliers d’œufs. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

L’entomoculture vise à produire ou à commercialiser des insectes à diverses fins utilitaires: études scientifiques, nourriture directe ou indirecte, pour une activité commerciale ou un passe-temps. Dans son cas, Anita Légaré a opté pour une activité commerciale.

«Je suis un peu à l’inverse des éleveurs. Je mets la température plus basse. Normalement, c’est 27c à 70% d’humidité pour une reproduction optimale. Moi, c’est 20c avec un taux d’humidité beaucoup plus bas.»
-Anita Légaré

Durant ses voyages, elle a eu l’occasion de goûter à tout ce qu’il était possible de manger en Asie dont des insectes, des œufs fécondés, du sang de canard coagulé, etc. Un article de presse a attiré son attention en 2016. «Il était question d’un rapport de l’ONU, publié en 2014, sur l’élevage et la consommation des insectes qui devenaient inévitables avec la croissance de la population mondiale.»

La production est ensuite mise en sachet et vendue dans quelques points de vente à Québec (Photo Métro Média – Alain Couillard)

Elle précise avoir commencé son plan d’affaire en 2016 tout en effectuant divers tests. «Il n’existe pas de protocole d’élevage. Il fallait rechercher de l’information sur Internet, deviner et expérimenter, ajuster la chaleur et vérifier si cela est trop sec ou trop humide. Je partais de rien. Tous les éleveurs essaient leurs petites affaires chacun de leur côté. Certains ne partagent pas leur expérience, car ils veulent grandir et être les premiers.»

L’élevage du ténébrion

Ayant déjà visité l’Asie, l’Afrique et le Mexique, Anita Légaré a pu savourer des types d’insectes apprêtés de différentes façons. Enregistrée auprès du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Mme Légaré mentionne que cette industrie regroupe une cinquante d’éleveurs au Québec. «J’ai une très bonne amie à Sainte-Marie qui fait comme moi, mais elle vend pour de la nourriture animale. Mon objectif est de faire rouler l’économie et éventuellement avoir besoin d’employés.»

En mai, elle a été invitée à participer au 66e gala de la Société des chefs, cuisiniers & pâtissiers du Québec qui s’est déroulé à Québec. «Il y avait les grands chefs avec toutes leurs médailles, tout le monde voulait goûter. On s’est vraiment sentis grands cette journée-là.» Cette expérience lui a permis d’être choisie pour faire partie du projet pour des étudiants de 3e année de restauration au Collège Mérici. «Ils vont m’aider à faire un produit afin que nous puissions le mettre en marché l’an prochain. Ça va être vraiment le fun.»

Ces coléoptères sont dans une phase de développement. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.