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Une main tendue au cœur du tsunami

Le suicide n'est pas une option. Photo: (Photo Métro Média - Archives)

Centre de prévention du suicide

SANTÉ MENTALE. On dit souvent que le suicide est une solution permanente à un problème temporaire. La médecin Lucie Vaillancourt ne se doutait pas du tout que son fils commettrait l’irréparable à 22 ans, plaçant alors ses proches devant une tempête de douleur et d’incompréhension. Sa rencontre avec le Centre de prévention du suicide a eu lieu lorsqu’elle a bénéficié avec sa famille des services de «postvention» offerts aux proches endeuillés.

Mère endeuillée par le suicide de son fils il y a 10 ans, Lucie Vaillancourt mène un combat en collaboration avec l’organisme pour contrer les préjugés liés à la maladie mentale et inciter les gens en détresse à aller chercher de l’aide en lien avec sa propre expérience.

En plus des services dont elle a bénéficié après le suicide de son fils, Mme Vaillancourt a aussi pu consulter en individuel pour traverser cette épreuve qu’elle qualifie de «tsunami».

Peur de se confier?

Pour la collaboratrice, la ressource de la région est de plus en plus connue, tout comme le numéro 1-866-APPELLE et pourtant, les statistiques du nombre de suicides ne diminuent pas significativement depuis 10 ans.

«Pourtant, un suicide, ça se prévient! Et c’est toujours un suicide de trop», explique-t-elle. Bien qu’elle n’ait connu personnellement que le volet postvention, Lucie Vaillancourt insiste sur le travail de prévention du Centre de prévention du suicide qui offre de l’écoute téléphonique, du suivi individuel et qui peut aussi aider quelqu’un qui s’inquiète pour un proche. «L’idéal, ce serait qu’il n’y ait plus de volet postvention, évidemment [puisque cela voudrait dire qu’il n’y a plus de suicide]», confie-t-elle.

La médecin trouve un certain réconfort dans le fait que la volonté du public d’avoir accès à des services en santé mentale s’intensifie, tout comme les campagnes publiques de sensibilisation en santé mentale, par exemple.

Défaire les mythes et briser les tabous

En santé mentale, les préjugés sont souvent la barrière qui amènent les gens à garder leur mal-être et leurs problèmes pour eux. Comme le rappelle Mme Vaillancourt, personne n’est à l’abri d’un problème de santé mentale et les symptômes qui y sont reliés devraient être traités comme n’importe quelle autre maladie. Il faut donc inciter les gens à aller chercher de l’aide.

Selon Lucie Vaillancourt, c’est l’éducation auprès de la population qui fera la différence, qui permettra de démystifier les préjugés reliés par exemple à la dépression, vue par certains comme une faiblesse et qui peut empêcher les gens de se confier. «L’aide existe, on peut sauver des vies»,  fait valoir la docteure.

La lumière au bout du tunnel

Lucie Vaillancourt a un message pour ceux qui pourraient se sentir en détresse. «Si ça ne va pas, si une petite lumière s’allume sur votre tableau de bord, parlez-en à quelqu’un». Et à la personne qui se fait le réceptacle d’une telle confidence, elle veut dire qu’un geste, un mot peut sauver une vie et ramener la personne vers la force vitale. Selon elle, il ne faut pas non plus hésiter à confronter la personne sur de possibles idées suicidaires. Ça la soulagera si elle y pense et ça ne lui donnera pas d’idées si elle n’y pense pas. «La personne qui s’apprête à commettre un geste est ambivalente jusqu’à la toute fin», termine-t-elle.

Vous avez besoin d’aide? Un proche vous inquiète? 1-866-APPELLE ou encore cpsquebec.ca

À lire aussi: Violence conjugale et idées noires

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