Soutenez

Commission scolaire de la Capitale – Réduction du temps des congés sans rémunération

Une trentaine d’enseignants étaient présents lors de la rencontre publique du 19 mars aux locaux de la commission scolaire (Photo Métro Média – Alain Couillard) Photo:

ENSEIGNEMENT. La Commission scolaire de la Capitale veut limiter les congés sans rémunération de ses enseignants à une journée par 10 jours ouvrables dès la rentrée 2019-2020. Pour certains profs, sacrifier une partie de leur salaire est la seule solution de concilier temporairement l’option travail-famille.

Une grogne se lève afin de conserver l’option de pouvoir concilier le travail-famille. Pour y arriver, certaines enseignantes obtiennent jusqu’à quatre jours sans solde, et parfois plus sur 10 jours ouvrables, forçant la commission scolaire à utiliser du personnel de suppléance et ce, en période de pénurie de travailleurs. Lors de l’assemblée publique du 19 mars, Daniel Gauthier, président du syndicat de l’Enseignement de la région de Québec, a déploré le manque de connaissance des commissaires dans ce dossier.

Stéphanie Bélanger, orthopédagogue et mère de quatre enfants, envisage un plan B (Photo Métro Média – Alain Couillard)

L’an dernier, ajoute-t-il, la Commission scolaire a déposé un calendrier précisant que la prise d’un congé était interdite tous les lundis et les vendredis ainsi que les journées collées à une journée pédagogique. Cette mesure visait à réduire la pénurie de personnel suppléant. Selon lui, cette décision, si elle est maintenue, cible les jeunes mamans enseignantes.

Témoignages

Le commissaire parent, Nicolas Lamoureux, a demandé si la pétition de 925 noms, déposée par le président du syndicat de l’Enseignement de la région de Québec, allait être prise en compte, ce qu’a assuré la présidente Manon Robitaille.

Marie-Ève Cloutier est enseignante et travaille quatre jours par semaine. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

Marie-Ève Cloutier, enseignante de 3e année, travaille quatre jours par semaine. Elle a appris, en février, durant la semaine des enseignants, que la commission scolaire n’autoriserait plus de congés sans rémunération supérieurs à une journée par 10 jours ouvrables. «J’ai des enfants et cela me permet de concilier le travail-famille.»

Stéphanie Bélanger, orthopédagogue et mère de quatre enfants, déplore l’annonce de la Commission scolaire. Elle avoue avoir fait le choix de rester à la maison pour les premières années de ses enfants. «Cette année, la Commission scolaire a accepté que je revienne à temps partiel. Évidemment, je ne peux pas y retourner à temps plein avec ce que j’ai à gérer à la maison.» Elle envisage un plan B vers le privé.

Mélanie Rioux, enseignante depuis 18 ans et mère de deux enfants, est à l’école quatre jours par semaine. Il s’agit d’une solution temporaire à une surcharge. «J’adore mon travail d’enseignante. La réduction du temps de travail est une solution imparfaite à une problématique complexe de lourdeur de la tâche.» Pour elle, le choix de limiter à un jour de congé sans rémunération sur 10 jours ouvrables placera les jeunes mamans enseignantes à haut risque d’épuisement professionnel.

Demandes

Daniel Gauthier déplore le choix de la Commission scolaire de la Capitale de limiter les congés sans traitement à une journée aux deux semaines dès l’année scolaire. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

La commissaire Magalie Gagnon s’est dite ébranlée par les propos émis des enseignants. Un autre commissaire, Raynald Houde, a réclamé que les préoccupations énoncées soient abordées lors du prochain comité plénier. «Ce que j’aimerais, c’est qu’on puisse en discuter avant que des décisions soient prises.»

Benoit Gingras, membre du comité exécutif, a déclaré qu’une telle décision ne devait pas se baser uniquement sur un rapport de comité. «Je pense que pour ça, il faut prendre du temps pour se parler parce qu’on ressent tous le besoin d’être informé à ce sujet préoccupant. Il faut que nos employés soient nos partenaires.»

Invité à commenter, le directeur général Pierre Lapointe a précisé que pratiquement toutes les commissions scolaires de la région les avaient éliminés, l’enjeu étant : aurons-nous des profs devant les classes? Les données, compilées par la Commission scolaire, indiquent que 201 enseignants du primaire utilisent une réduction de tâches de 10% alors que 159 autres en ont 20%.

Autre texte : Trouver des solutions

QUEBEC HEBDO

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.