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Les dangers d’Internet chez les jeunes

Yasmine Payette priorise maintenant le moment présent. (Photo Métro Média – Alain Couillard) Photo:

INTERNET. Le gouvernement du Québec investit 2,5M$, sur une période de trois ans, dans une campagne de promotion pour une utilisation équilibrée d’Internet auprès des jeunes et de leurs parents afin de prévenir les risques liés à l’hyperconnectivité. Une étude, réalisée il y a quelques mois auprès de 4000 jeunes, démontre que 18% des répondants sont à risque.

Élaborée par Capsana, une organisation sociale appartenant à la Fondation Épic qui se consacre à la promotion de la santé et de saines habitudes de vie, cette campagne est présentée en deux volets. Le premier, initié il y a quelques mois, ciblait la clientèle des 12 à 17 ans alors que celle d’aujourd’hui concerne les personnes âgées de 18 à 24 ans. La campagne comprend aussi un site web de références, des projets pilotes en milieu scolaire et un projet de recherche associé.

«Lorsque tu prends ton cellulaire, tu ne vis pas le moment présent. Je préfère beaucoup plus maintenant avoir un souvenir vivant que simplement disposer d’une photo ou d’une vidéo.»
-Yasmine Payette

Magali Dufour, professeur au département de psychologie à l’Université du Québec à Montréal, avoue qu’il est difficile de prédire l’avenir. «Des fois, en science, on est devant l’inconnu. Doit-on considérer la technologie comme un nouveau jouet ou allons-nous voir des gens souffrir de cette hyperconnectivité dans le futur?» Également chercheur à l’institut universitaire en dépendance au centre universitaire Charles-Lemoine, Mme Dufour précise qu’il faut garder un équilibre dans l’usage d’Internet. «On est en train d’apprivoiser tous ces outils-là qui commencent à prendre de la place dans notre vie.»

Magali Dufour, professeur au département de psychologie à l’Université du Québec à Montréal. (Photo Métro Média – Alain Couillard)

Elle croit que les jeunes d’aujourd’hui sont mieux outillés parce qu’ils grandissent avec la technologie. «Quelles sont les normes sociales que nous allons nous donner?» Magali Dufour souligne que le groupe des 18-24 ans est actuellement celui qui est le plus à risque. «La technologie a été intégrée plus tard dans leur vie et le rôle des parents avait moins d’importance dans cette hyperconnectivité.»

Se reprendre en mains

Yasmine Payette, qui fréquente l’école secondaire Vanier, a vécu cette hyperconnectivité avant de décider de se reprendre en mains il y a six mois.  «Lorsque j’ai réalisé que la première chose que je faisais en réveillant c’était de regarder Facebook et Instagram avec mon cellulaire et voir si mes amis m’avaient envoyé un Snapchat le matin, sans demander à mon père s’il allait bien, j’ai réalisé que ce n’était pas normal.» Elle en était rendue à oublier de s’occuper de ses chats.

Née en 2002, Yasmine indique que cette prise de conscience lui a permis de revoir ses priorités. «Je suis la plus vieille d’une famille de quatre enfants. Il fallait que je donne l’exemple aux plus jeunes qui ont cinq et six ans. Je ne voulais pas qu’ils pensent que j’étais toujours sur mon cellulaire.»

Elle avoue que l’utilisation de son téléphone, pour toutes occasions, lui faisait oublier de vivre le moment présent. «Ça m’a permis de redévelopper ma mémoire sans toujours avoir l’idée de prendre une photo. De me souvenir de l’odeur qu’il y avait, des personnes avec qui j’étais et même le bruit. Il y a parfois des événements qui nous marquent.»

Site web – pausetonecran.com

QUEBEC HEBDO

Une partie des partenaires a cette campagne de sensibilisation sur l’hyperconnectivité (Photo Métro Média – Alain Couillard)

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