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Petits Frères de Québec – De plus en plus d’aînés meurent seuls

(Photo - Deposit photo) Photo:

SOUTIEN AUX AINÉS. Pascal Fournier, directeur général des Petits frères de Québec, soutient que de plus en plus de personnes très âgées décèdent seules, parfois sans aucun sou ni arrangement funéraire. Certaines personnes sont accompagnées jusqu’à dix ans. La majorité d’entre elles vit dans la pauvreté et près du tiers souffre de problèmes complexes de santé.

Mourir seul est une situation pour laquelle Les Petits Frères tentent de palier depuis 1987 dans la ville de Québec. L’organisme accompagne les aînés, dont la moyenne d’âge est de 86 ans, peu importe leur condition, jusqu’à la fin de leur vie et parfois même après. Quant à la durée moyenne de l’accompagnement, elle est de sept ans environ.

«Un aîné très âgé sur cinq au Québec n’aurait pas d’ami ni d’entourage.»
-Pascal Fournier

«Souvent, elles nous sont recommandées par des travailleurs sociaux, des travailleurs de milieu de vie ou des infirmiers de résidences.» M. Fournier souligne que l’âge minimum pour le dépôt d’une demande d’accompagnement est de 75 ans. «Nous, on veut se consacrer aux personnes les plus esseulées de la société dont plusieurs sont en grave situation d’isolement.»

Une étude du Conseil national des aînés, réalisée en 2013-2014, précise que plusieurs facteurs de risques accentuent l’isolement d’aînés. Parmi eux nous retrouvons celui d’être âgé de 80 ans ou plus, avoir un état de santé chancelant, dont des problèmes de santé chroniques, ne pas avoir d’enfant ou de contact avec sa famille. S’ajoutent le manque d’accès au transport et un faible revenu. De plus, les transitions importantes de la vie, comme la retraite, le décès d’un conjoint ou la perte du permis de conduire accentuent le risque d’isolement social.

Divers changements

L’isolement des personnes en fin de vie peut avoir divers facteurs. «On vérifie la qualité de son entourage. Une personne peut avoir de la famille très éloignée ou, pour d’autres, les liens sont brisés depuis longtemps.» La génération des bébés boomers, plus familière avec internet, pourrait corriger cet éloignement des familles par l’usage de webcam ou d’autres services similaires.

La durée de vie ayant tendance à augmenter, l’organisme entrevoit un changement dans son fonctionnement. «On sent de plus en plus que certaines personnes que nous accompagnons veulent donner un sens à leur vie et elles ont le goût de s’impliquer dans l’organisme.»

Financement

L’une des valeurs des Petits Frères étant la gratuité pour les aînés accompagnés, le dg ajoute qu’il existe de nombreuses directives internes dont celle précisant qu’aucun bénévole ne peut accepter une rémunération de quelques façons que ce soit.

L’organisme propose deux programmes, l’un nommé Rêve d’aîné et l’autre Le mieux-être. «Celui-ci permet un soutien financier aux personnes qui ont besoin de se procurer des prothèses dont une partie des frais n’est pas assumée par le gouvernement. Cela peut être une prothèse dentaire, une marchette ou un fauteuil roulant.»

Le financement annuel représente 250 000$ environ. Il est comblé en partie par des campagnes de publipostages, à Noël et à Pâques. «S’ajoutent des dons majeurs qui proviennent de fondations et les événements corporatifs. Nous avons quelques personnes qui sont dédiées à la recherche de financement», précise le responsable.

Parmi ces activités-bénéfices, soulignons le souper gastronomique des Petits Frères en mai et le Grandfondo de Louis Garneau, une randonnée regroupant plus de 2000 cyclistes partant de Trois-Rivières vers Québec.

www.petitsfreres.ca/quebec

La suite de notre dossier demain à 18 heures.

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