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Une adaptation nécessaire pour les entreprises

TRAVAIL. Le problème de la pénurie de main-d’œuvre est sur toutes les lèvres et ce n’est peut-être pas la jeune génération qui va y mettre un terme. C’est du moins ce que croit  une conseillère en orientation de Saint-Émile, Catherine Villeneuve, qui reçoit surtout une clientèle âgée de 14 à 30 ans. Et la raison est simple: le travail est de moins en moins au centre de leur vie.

Catherine Villeneuve croit que les entreprises doivent s’ajuster aux besoins de la nouvelle génération de travailleurs.

(Photo Métro Média – Alain Couillard)

«Comparativement à ce qu’il représentait il y a 30 ou 40 ans, on donne moins la priorité à l’emploi pour rechercher plutôt un équilibre de vie. Les jeunes veulent travailler, mais aussi être satisfaits et s’épanouir dans leur milieu», estime la spécialiste. Ancienne employée dans une école secondaire de la région,Catherine Villeneuve parle en connaissance de cause, elle qui a réorienté sa carrière parce qu’elle souhaitait devenir travailleuse autonome pour mieux concilier le travail-famille.

Interrogée sur la pénurie de la main-d’œuvre qui affecte bon nombre d’entreprises, elle indique qu’il y a eu une grande valorisation du travail auprès des personnes de 50 ans et plus. «On disait aux gens de s’éduquer et d’avoir une bonne formation. Le marché favorisait l’employeur il y a 20 ou 30 ans alors qu’aujourd’hui, il avantage largement l’employé.» Elle donne l’exemple des propriétaires de restaurants qui recherchent désespérément du personnel. «Les horaires sont difficiles et plusieurs employés ne veulent pas travailler le samedi soir ou la fin de semaine.»

Une métamorphose s’effectue aussi dans divers secteurs. «Dans des camps de jours, on a dû s’adapter à la nouvelle génération. Il y a 10 ou 15 ans, les jeunes travaillaient tout l’été et jamais ils ne demandaient de vacances. Maintenant, sur les sept semaines d’embauche, les parents veulent qu’ils en aient deux de vacances. On est aujourd’hui dans une dynamique où le temps libre est de plus en plus valorisé.»

Avenir

Ce n’est pas un secret, les entreprises doivent entamer rapidement une réflexion afin d’attirer du personnel et surtout trouver des moyens pour les retenir reconnaît Mme Villeneuve. «Beaucoup d’entre elles offrent du télétravail alors que d’autres proposent la pratique de sports sur le lieu de travail. On constate que les jeunes entreprises prennent ce tournant-là. Plus l’employeur est à l’écoute des conseils de ses employés ou les impliquent dans la prise de décisions, meilleures seront les chances de recruter et de développer un sentiment d’appartenance. Les jeunes veulent faire preuve de créativité.»

Proposant ses services d’orientation depuis quelques semaines, elle confie que ceux qui la consultent le plus sont justement les jeunes. Elle constate également que deux ou trois changements de carrière surviennent généralement dans une vie. «Les gens ne cherchent plus à s’établir dans une entreprise pour toute leur vie. On est plus dans une lignée de satisfaction personnelle que de satisfaction de groupe ou de sentiment d’appartenance.»

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