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Devenir prêtre en 2016: mythe ou réalité?

RELIGION. À moins d’un départ par année depuis les années 2000, ce n’est certes pas l’abandon de l’habit religieux qui met en péril l’avenir de la vocation dans le diocèse de Québec. La relève, timide, est quant à elle un facteur autrement plus inquiétant.

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«Cette année, on sait qu’il y en a cinq ou six qui ont demandé leur entrée au Grand Séminaire. Mais seront-ils là à la rentrée? Quelqu’un peut changer d’idée à la dernière minute», indique, sous toutes réserves, le vicaire général du diocèse de Québec, Marc Pelchat.

Quelqu’un peut aussi changer d’idée en cours de route. Car s’il y a peu d’appelés à l’entrée, il y a parfois encore moins d’élus à la sortie. L’avantage, peut-être, d’un cheminement qui dure de six à sept ans, c’est qu’il laisse le temps aux candidats de discerner si la prêtrise leur convient bel et bien. Certains s’y lancent en toute connaissance de cause, ayant suivi un parcours en ligne droite; d’autres ont renoué avec la foi après plusieurs années comme non-pratiquants.

Les premières années sont consacrées pour l’essentiel aux études philosophiques et théologiques, en plus de formations en relations humaines, en connaissance de soi, en équilibre sexuel… S’ensuit l’étape du stage supervisé en paroisse où, bien souvent, ça passe ou ça casse. À la pratique, «ils vont réaliser que ce n’est pas fait pour eux, qu’ils ne sont pas heureux. Ou ce sont les accompagnateurs du Grand Séminaire qui vont dire « tu devrais aller voir ailleurs »», indique l’abbé Pelchat.

La formation s’achève sur un retour aux études, en vue d’un diplôme de deuxième cycle ou de maîtrise, voire de doctorat. Après quoi le candidat est en «discernement final»; à ce stade-ci, la plupart vont de l’avant.

Au souvenir du vicaire, deux ont été ordonnés en 2016 après avoir complété la formation, un chiffre qui se situe désormais dans la moyenne annuelle pour Québec. Cela donne un bassin de quelque 250 prêtres actifs pour le diocèse, en plus d’une cinquantaine à la retraite qui collaborent sur une base régulière.

Les défis de l’avenir

Avec ce nombre sous les yeux, craint-on pour l’avenir? «Il faut garder confiance – c’est Dieu qui appelle, de toute façon», commence l’abbé Pelchat avant d’enchaîner, réaliste, avec les défis auxquels la vocation doit faire face aujourd’hui: «Ce n’est pas tellement valorisé dans la société, donc il faut quelqu’un qui développe une vie spirituelle intense, un esprit de service de l’Église, pour être vraiment attiré par ce ministère-là. Ce n’est pas très payant, c’est exigeant.»

Mais c’est aussi, finira-t-il par dire avec le sourire, «un projet de vie intéressant». Qui n’a pas perdu de sa pertinence alors qu’«on est dans un monde qui plus que jamais a besoin de sens».

Le saviez-vous?

On trouve deux Grands Séminaires à Québec: celui situé au Séminaire de Québec, dans le Vieux-Québec, fondé en 1663; et le Redemptoris Mater qui, depuis 2009, accueille des candidats de l’étranger qui seront ordonnés prêtres pour le diocèse de Québec.

Québec Hebdo

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