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Don d’organes: la vie après la greffe

SANTÉ. Jean-Christophe Nicolas est un greffé du rein aujourd’hui âgé de 35 ans. S’il s’est longtemps tu, aujourd’hui il s’implique activement pour faire connaître le don d’organes. Le 15 octobre prochain, le Limoulois prendra part, en tant que greffé, au Défi chaîne de vie, qui a lieu au centre de ski Le Relais. 

Aujourd’hui âgé de 35 ans, le Limoulois Jean-Christophe Nicolas se porte très bien, grâce à un rein de son père.

(Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier)

Les problèmes de santé de Jean-Christophe Nicolas ont débuté alors qu’il était âgé de 11 mois. Il vivait divers problèmes liés à ses reins, dont des infections urinaires à répétition jusqu’à l’âge de 11 ans. À ce moment, il suivait des traitements et était médicamenté dans le seul but de reporter le moment où il devrait suivre des traitements de dialyse.

C’est en 1994, à l’âge de 12 ans qu’il s’est retrouvé en dialyse pour la première fois. Il a commencé son secondaire en se rendant à l’hôpital deux à trois soirs par semaine.

Le 21 juin 1995, assis dans une classe à réaliser son examen du ministère de l’Éducation en écologie, on lui apprenait qu’un rein l’attendait à l’hôpital. Cette greffe de rein devait lui permettre de vivre une adolescence normale, ou du moins, plus stable. Toutefois, un rejet chronique de sa greffe l’a forcé à reprendre les traitements de dialyse en 5e secondaire, quatre heures par soir, à raison de trois soirs par semaine.

À ce moment, des démarches ont été entreprises pour voir si l’un de ses parents pouvait devenir donneur vivant. Le 22 octobre 1999, après 11 mois de procédures, il recevait un rein de son père. Depuis, il s’en sort avec une prise de médicaments quotidienne, et une prise de sang tous les trois mois, ce qui est remarquable pour lui. Il a d’ailleurs espoir, grâce aux avancées médicales, de ne jamais avoir besoin d’une autre greffe.

«La greffe m’a permis de vivre une vie normale et de faire des plans. En dialyse, tu ne peux pas planifier des vacances dans deux ou trois semaines. C’est extraordinaire de pouvoir se projeter dans l’avenir», explique-t-il. Il se considère d’ailleurs très chanceux d’avoir dû suivre de tels traitements que pendant de courtes périodes de sa vie.

«Avant, je n’en parlais pas ouvertement par peur de faire pitié. C’est un sentiment que j’essaie d’écarter de ma vie», rapporte Jean-Christophe Nicolas. Ce n’est qu’en 2010 qu’il a commencé à s’impliquer de diverses façons dans la sensibilisation à l’importance du don d’organes.

Cette même année, il a participé aux Jeux canadiens des greffés en badminton et au 800 mètres où son père ainsi que son fils, alors âgé de trois jours, l’attendaient au fil d’arrivée. «Ça a été un moment très significatif dans ma vie», se rappelle-t-il, d’autant plus qu’il avait remporté l’épreuve dans sa catégorie.

Chaîne de vie

Chaîne de vie a tout récemment été enregistré comme organisme à but non lucratif, mais les premiers balbutiements ont commencé en 2007, à Rivière-du-Loup. À la base, il s’agit d’un module dans le cours d’anglais langue seconde de quatrième secondaire. L’objectif est de sensibiliser les jeunes au don d’organes, et qu’ils en parlent à leur famille.

Lors du projet pilote dans la classe de Doris Rainha, une élève, Stéphanie Tapp, a été fortement interpellée par le besoin et a informé sa mère de sa décision de faire don de ses organes si quelque chose lui arrivait.

Deux semaines plus tard, Stéphanie est décédée dans un accident d’auto. Grâce au projet Chaîne de vie, ses parents se sont souvenus des volontés de Stéphanie et ont accepté de faire don de ses organes. Quatre vies ont été sauvées ce jour-là.

L’événement, qui a lieu le 15 octobre prochain sur différentes montagnes du Québec, servira à amasser des fonds pour poursuivre le programme dans les écoles. Le but de l’événement est de regrouper les intervenants de la chaîne du don d’organes, soit les familles de donneurs, des gens de Transplant Québec, des infirmiers, des médecins et bien sûr, des greffés. 

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