Soutenez

Jeunes de la rue: une réalité qui a bien changé

MARGINALITÉ. La Maison Dauphine fête cette année ses 25 ans. Toutefois, la réalité de l’organisme et celle des jeunes de la rue a bien changé depuis.

La Maison Dauphine est située en plein cœur du Vieux-Québec.

(Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier)

Kenneth Edouard Risdon, directeur général de la Dauphine raconte que l’organisme a commencé à œuvrer au carré d’Youville avec son fondateur, le père Boisvert.

«C’était dans le temps où des centaines de personnes se tenaient au carré d’Youville, dans le temps des émeutes. Le père Boisvert et les jésuites ont commencé à accueillir les jeunes. Au début, c’était un centre de jour, un accueil inconditionnel. Ça, ça n’a jamais changé», raconte M. Risdon. 

À travers le temps, les jeunes ont changé, et ils se sont dispersés. Auparavant, les jeunes de la rue se tenaient tous dans le même quartier, maintenant ils sont physiquement plus difficiles à rejoindre. Les réseaux sociaux viennent toutefois simplifier la tâche des intervenants, tout en changeant leur réalité terrain.

Quelques années après sa fondation, la Maison Dauphine a ouvert son école de rue, la première au Québec. Maintenant, on en compte sept, qui sont pour la plupart inspirées du modèle de la Dauphine. Sont ensuite venus les services de santé-sexualité, l’accompagnement juridique, le volet baby-boom pour aider les jeunes parents et l’aide alimentaire.

Les dangers des drogues dures

«Les drogues ce n’est plus la même affaire, elles sont rendues tellement puissantes, comme le fentanyl entre autres», explique M. Risdon.

Il ajoute qu’à un certain moment, la Dauphine pouvait perdre un jeune par mois pour cause de suicide, un problème auquel elle a dû s’adapter. Récemment, des jeunes sont décédés à cause de la drogue. «Les drogues sont tellement fortes qu’elles causent des problèmes de santé mentale ou de santé physique par la suite», explique le directeur général.

Les jeunes parlent

«Il faut prendre en considération qu’aujourd’hui, ce n’est pas parce que tu as un appart que tu ne peux pas vivre de la rue. Pendant un bout, j’ai eu mon premier appart, mais je n’avais pas d’argent et je vivais dans le même « patern » que quand je vivais dans la rue. Quand tu consommes et que tu as juste connu ça, tu restes là-dedans jusqu’à ce que tu te bottes de cul pour t’en sortir. Tu restes avec les mêmes amis et tu n’évolues pas.» -Gabriel Gagné

«Quelqu’un qui veut s’aider, va trouver à la Dauphine des moyens pour s’aider. Quelqu’un qui ne veut pas s’aider et qui veut juste trouver de l’écoute ou du sommeil, des vêtements ou encore juste une soupe, il est le bienvenu» -Mélissandre Boudreau

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.