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L’Îlot Anderson passé au peigne fin

ARCHÉOLOGIE. Des artefacts, dont de la céramique, de la poterie, des clous, du verre, beaucoup d’ossements et même une clé, ont été retrouvés sur une parcelle de stationnement de la 3e avenue, dans le cadre de fouilles réalisées par l’Université Laval grâce à une aide financière de 80 000$.

Les fouilles sont menées par l’Université Laval.

(Photo gracieuseté – Université Laval)

Une première tranche des travaux de recherche s’est déroulée entre le 15 mai et le 16 juin derrière le restaurant Tim Horton’s de la 3e Avenue à Limoilou. «C’est notre première année ici et il y avait très peu de recherches archéologiques dans ce secteur»,  précise la Dre Allison Bain, titulaire coresponsable du chantier Anderson.

Une clé retrouvée dont la fabrication pourrait remonter aux années 1700.

(Photo TC Media – Alain Couillard)

«On a constaté que les résidents consommaient la nourriture sur place, car monsieur Anderson était un boucher», raconte Raphaëlle Lussier-Piette, étudiante à la maîtrise en archéologie. Une recherche en zooarchéologie qui sera réalisée dans les prochaines semaines permettra de savoir si les animaux étaient abattus sur place et quelles parties étaient consommées.

La suite des travaux, qui totalisent 175 000$, devrait reprendre en mai l’an prochain.

Le secteur des recherches archéologiques identifié en jaune.

(Photo TC Media – Alain Couillard)

Gentlemen farmers

Allison Bain soutient que la maison a été construite au début du 19e siècle par Anthony Anderson. Son fils William Hedley Anderson et lui étaient très impliqués localement. Ils ont loué plusieurs de leurs terres en bordure de la rivière. «On a souvent parlé d’eux comme des gentlemen-farmers, mais ils étaient surtout des hommes d’affaires très connus dans l’industrie du bois au 19e siècle», rappelle Mme Bain.

Une partie de ce qui fut autrefois une guimbarde.

(Photo TC Media – Alain Couillard)

Cartographie

Le groupe de chercheurs s’est basé sur plusieurs documents pour localiser la maison, rappelle la coresponsable. «Nous avions des cartes remontant à la conquête du régime français, mais elles n’avaient pas la même précision que celle de 1867. La Ville de Québec dispose du logiciel Sigma qui permet la superposition des lots cadastraux. Ils ont ajouté tous les quartiers historiques et cela nous a permis de constater à l’écran que celle de 1867 était très précise».

Les fouilles ont permis de dégager une empreinte de la maison qui suivait exactement celle indiquée sur la carte, d’ajouter Raphaëlle Lussier-Piette. «On croit que la petite extension de la maison était plutôt en bois, qu’elle n’avait pas de fondation, et que sa construction était plus récente que celle de la maison. Nous avons aussi trouvé une série de drains en bois.»

Un morceau d’une passoire alimentaire.

(Photo TC Media – Alain Couillard)

Souvent, dans une ville comme Québec, l’ancienne fondation servait de base pour reconstruire. «On profitait de ces assises solides, en pierre. Ce fut une grande surprise, en creusant, de constater que les fondations n’étaient plus là.» Allison Bain croit aussi qu’elles ont été enlevées afin de stabiliser le terrain. «La nappe phréatique était assez haute dans ce secteur de Limoilou en raison de la rivière Saint-Charles. On n’a pas de preuve, mais c’est une hypothèse. On n’est même pas certain que c’est la Ville qui a enlevé les fondations.»

Financement

L’entente entre la Ville et l’Université se répartit en trois volets. Le premier définit les termes de la collaboration des partenaires, le second s’adresse à la restauration et la conservation des artefacts mis au jour. Le troisième cible la diffusion scientifique des résultats des recherches réalisées dans le cadre du chantier-école.

Deux professeurs, trois candidats aux 2e et 3e cycle et 15 étudiants au 1er cycle participent aux recherches.

Thiéfaine Terrier, Raphaëlle Lussier-Piette et Jean-François Guay participent aux recherches archéologiques.

(Photo TC Media – Alain Couillard)

Ces recherches s’inscrivent dans le cadre du programme de formation des étudiants inscrits aux programmes de baccalauréat et de maîtrise en archéologie. L’Université organise son chantier-école depuis 1982 en collaboration avec la Ville. Jusqu’en 1991 et de 2000 à 2016, celui-ci s’est tenu sur le site archéologique de l’îlot des Palais de 1982 à 6. L’UL a aussi été active sur les sites de l’îlot Hunt (Auberge Saint-Antoine) de 1991 à 1995 et au Domaine de Maizerets de 1996 à 1999.

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