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Les guides touristiques, grands oubliés de la relance?

Photo: (Photo gracieuseté)

CIRCUIT. L’absence de touristes internationaux pour l’été saccage les finances des voyagistes et de leurs guides depuis la fermeture des frontières, dans un contexte où la clientèle locale n’est pas friande de visites historiques. La seule solution serait pour eux de rendre accessibles gratuitement les visites guidées au public local, permettant ainsi de conserver à l’emploi les professionnels de l’animation historique et touristique.

Moins de 5% des Québécois profitent des visites chez Cicérone Tours, l’un des plus gros tours opérateurs de la Capitale. «On en a un peu plus pour la visite du Château Frontenac, ça tourne autour de 10%», fait valoir Marc Duchesne, propriétaire chez Cicérone. Force est de constater que les guides et leur employeur ne peuvent compter sur cette clientèle pour se sortir de la crise. Cependant, les idées ne manquent pas. «On aimerait que le gouvernement subventionne les visites, qui deviendraient gratuites pour la population. Ça nous permettrait de garder nos employés. On ferait des Québécois les ambassadeurs de notre destination», exprime celui qui embauche une cinquantaine de guides sur les 350 qui travaillent à Québec et sont enregistrés auprès de l’Association des guides touristiques de Québec. Malheureusement, l’idée n’a pas séduit le gouvernement sous prétexte qu’il ne s’inscrit dans aucun des programmes existants. «Ça a été balayé du revers de la main par le ministère du Tourisme, qui nous a renvoyé du côté des municipalités». Les soumissionnaires ont reçu un accusé de réception de la Ville de Québec et le projet est en cours d’analyse pour le moment.

Pour le propriétaire et ancien guide, les aides et mesures fiscales actuelles sont utiles mais cela prend plus pour sortir de la crise sans être endetté jusqu’au cou. «Il nous faut des visiteurs pour faire travailler notre monde». Les mois de mai et juin représentent habituellement environ 40% du chiffre d’affaires de Cicérone Tours, avec la clientèle principalement scolaire de partout dans le monde. Les difficultés financières ne font donc que commencer.

Du contenu pour les locaux

Le propriétaire regarde actuellement les différentes mesures qui pourront être mises en place dans son industrie. Les guides devront probablement porter un microphone pour se faire entendre du public nouvellement distancié, probablement porteur d’un récepteur pour mieux entendre. Mais ces supports technologiques demandent un important investissement, à l’heure où les liquidités manquent. «On va devoir réduire le nombre maximum de personnes par groupe et choisir des arrêts plus stratégiques», mentionne également M. Duchesne.

En ce qui concerne le contenu des visites, le professionnel du tourisme évoque des personnages d’époque qui pourraient par exemple présenter les commerces historiques, de l’aménagement des rues commerciales, tout cela pour plaire à la clientèle d’ici et favoriser l’achat local.

L’homme d’affaires espère un plan de relance béton à long terme pour le tourisme et le sous-secteur dont il fait partie. «Il faut nous aider à survivre sans s’endetter davantage. Si on ouvre la frontière demain, les gens n’arriveront pas après-demain», argue-t-il.

Les visites subventionnées permettraient aux guides d’être des «vecteurs pour transmettre des clients aux restaurants et commerces», selon lui.

À LIRE ÉGALEMENT: Préparer des visites hybrides dans l’incertitude

 

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