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Meurtre sur scène en mode bi-frontal

Photo: Gracieuseté - Vincent Champoux

La pièce Le Polygraphe de Marie Brassard et Robert Lepage est reprise pour la première fois au Québec depuis sa création, dans une mise en scène modernisée à La Bordée, jusqu’au 9 octobre.

Disposition

Ce qui frappe d’abord, c’est la disposition du public dans la salle, un positionnement où les acteurs sont obligés de jouer à 360 degrés. Les spectateurs sont assis à la fois de façon traditionnelle dans la salle, mais des places sont aussi assignées sur la scène (mon cas personnel): c’est ce qu’on appelle une disposition bi-frontale. Tout est amovible, à la fois les décors et les comédiens. L’expérience est déroutante, mais également enrichissante.

L’histoire

Une jeune femme est assassinée. Son ami François est le dernier à l’avoir vue vivante, ce qui éveille les soupçons de la police. Malgré le test du polygraphe, il n’est pas innocenté. La pression se fait de plus en plus forte sur lui, au point où il se met à douter de sa propre innocence, de sa propre raison, de son identité. Mais la jeune femme sur la scène n’est pas la victime, c’est une jeune comédienne, également amie de François, dans un présent où s’entremêlent le vrai, le faux, le passé, le présent…

Bribes d’allemand, souvenirs d’Europe de l’Est, démons de François qui viennent le hanter, désespoir, extraits de la pièce Hamlet de Shakespeare… Tout est mise en abyme et déroute des sens, le tout agrémenté d’images vidéos prises parfois en direct et de bandes sonores inquiétantes. Malgré l’absence de logique dans la narration du drame, la pièce est cohérente et travaillée pour emmener le spectateur dans une ambiance globale où il ne doit pas démêler si c’est réel ou pas, ni qui personnifie qui… Mais où il faut plutôt se laisser emporter.

Trio d’acteurs et technologie

Mary-Lee Picknell, Michel Nadeau et Steven Lee Potvin assurent la solidité de la pièce grâce à leur trio rôdé au quart de tour. Ils sont excellents et les moments comiques sont importants pour alléger le drame (ce que réussit Mary-Lee Picknell à la perfection).

La mise en scène de la pièce est signée Martin Genest et les arts numériques, notamment avec les images projetées sur le décor et la caméra, omniprésente, Herman Klogen.

La pièce est jouée jusqu’au 9 octobre à La Bordée. Infos au: bordee.qc.ca/piece/le-polygraphe/

 

 

 

 

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