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Épidémies au fil des ans

Photo: /Couverture gracieuseté

Dans Brève histoire des épidémies au Québec, Denis Goulet, spécialiste en histoire de la médecine et des maladies, dresse un portrait des grandes épidémies qui ont marqué le Québec depuis le XIXe siècle et présente les différents modèles explicatifs des causes des maladies infectieuses qui ont parsemé cette période. Il fait une analyse de l’évolution des réactions, des attitudes et des comportements de la population face à des fléaux qui ont bouleversé sa vie quotidienne. Il met également en lumière les difficultés des pouvoirs publics à réagir efficacement face à ces maladies, parfois nouvelles, et dont l’ampleur dépasse les moyens de prévention.

Du choléra au sida, en passant par le typhus, la variole, la grippe espagnole et la H1N1, le Québec a subi, comme le reste du monde, de grandes épidémies. Entre la peste du XIVe siècle et la pandémie de la COVID-19, la compréhension des modèles de transmission a grandement évolué, et l’on est passé des croyances magico-religieuses à une approche scientifique de la maladie.

Faits insolites et communs

Comment ne pas voir, dans le résumé que fait Denis Goulet des réactions de la population et des pouvoirs publics, un écho avec la pandémie actuelle?

Voici quelques faits insolites relevés dans l’ouvrage :

-«En 1832, des salves de canons sont tirées de la Citadelle. Cette mesure est cohérente et correspond au modèle explicatif de l’époque axé sur une viciation de l’air. Les salves visent donc à purifier la composition de l’air qui plane au-dessus de la ville».

-«Les vendeurs de produits «éloignant le mauvais air» abusent de la crédulité des gens et vendent des produits aux effet «miraculeux» camphre, huile  de créosote, parfums». Comment ne pas y voir un parallèle avec les produits naturels soi-disant miraculeux, vendus par certains commerçants peu scrupuleux.

-«Ainsi, lors de la très grave épidémie de variole en 1885, […], le journal La Minerve mène une campagne intensive contre la vaccination obligatoire et l’isolement des malades». Comme aujourd’hui, la vaccination est alors sujet de controverse et de méfiance d’une partie de la population.

-«Dans l’Antivaccinateur canadien-français, un journal mensuel, on pouvait y lire que les autorités, en voulant imposer la vaccination obligatoire dans le but de propager le poison vaccinal anglais, menaient une guerre contre les Canadiens français». On voit ici apparaître des relents de complots dont les échos se répercutent encore aujourd’hui, amplifiés par la vitesse de transmission des fausses informations sur les réseaux sociaux.

Si les comportements humains ont des similarités au cours des siècles face à la peur d’être malades et l’apparition de nouvelles maladies jusqu’ici inconnues, l’évolution historique permet surtout de constater les progrès effectués par la science et l’hygiène dans le cadre de la prévention des infections. <@S2>Perrine Gruson<@$p>

 

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