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Canulars sur Zoom

Photo: (Photo gracieuseté)

Réinvention. Pour survivre à la crise et malgré des préoccupations grandissantes pour le secteur culturel, Marika Henrichon, directrice générale de Les Productions Épisode, a choisi de transformer son offre de services en proposant des canulars sur les plateformes virtuelles, le tout réalisé par des comédiens professionnels. La nouvelle recrue qui vient d’être engagée par l’entreprise commence à se fouiller dans le nez devant sa caméra pendant le 5 à 7 virtuel et un léger malaise survient… Jusqu’où les folies iront pour faire rire le public?

Les Productions Épisode ont fermé pendant plus de quatre mois à la suite de la première vague, pandémie oblige. Rouverte depuis août, l’entreprise événementielle qui embauche à contrat des comédiens et artistes en arts de la scène (une soixantaine par année) a dû à nouveau annuler tous les engagements prévus à l’automne à cause de la zone rouge. Puisqu’elles proposent du théâtre interactif, les Productions épisode ont un défi supplémentaire par rapport au secteur des arts vivants de façon générale. «On interagit avec le public, c’est beaucoup d’improvisation donc il n’y a pas de 4e mur», explique Marika Henrichon, qui évoque, entre autres les soirées Meurtre et Mystère au milieu du public, grand succès des Productions épisode. On se promène parmi les gens. […] On est souvent très proche du public».

Passer à l’interaction virtuelle

L’entreprise offrait en personne des comédiens pour provoquer des situations comiques de façon déguisée. La directrice générale donne comme exemple une sorte de dîner de cons ou encore Le serveur loufoque, «quelqu’un qui fait semblant d’être serveur et qui fait des gaffes sans arrêt, par exemple dans un mariage». Au début son comportement perturbateur est assez discret «mais plus sa présence est acceptée, plus on peut faire des folies», explique-t-elle.

Les Productions Épisode proposent le même concept, mais en virtuel. «C’est très possible en ligne». En réunion virtuelle, un nouvel employé ou un intervenant extérieur (en fait un comédien déguisé) se glissent bien parmi les personnes habituelles. «Il y a plein de petites choses qu’on peut faire. L’idée c’est de suivre la réaction des gens, aller titiller les gens qui réagissent fort, faire des folies de plus en plus drôles, mais qui se peuvent. […] On peut partager un écran, faire semblant que le micro n’est pas ouvert, s’éloigner de la caméra comme si on croyait qu’on était plus dans le champ de vision mais il y a d’autres outils encore», illustre Mme Henrichon.

Le but? C’est d’offrir un canular que les entreprises offriront à leurs employés comme une soupape. «Après, ça devient un running gag, on s’en parle en inside jokes entre collègues», mentionne la directrice générale, comédienne elle-même.

Des inquiétudes

Marika Henrichon ne cache pas ses préoccupations pour le secteur culturel. «Je suis inquiète de la perte des talents qui vont vouloir se réorienter. C’est un milieu qui est déjà fragile, à tous les niveaux. […] Si ma compagnie tombe, on parle d’une entreprise de plus de 30 ans qui ne pourra plus engager ses 60 artistes annuellement. Il y en a qui ont fait la formation aux bénéficiaires, qui sont retournés aux études, peut-être qu’ils ne reviendront pas dans le milieu. C’est très inquiétant», confie la chef d’entreprise.

 

 

 

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