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CHSLD, RPA, RI… Un modèle d’hébergement de soins fourre-tout à repenser

Photo: (Photo gracieuseté)

PROJET. Pour Marie-Josée Lapointe, présidente d’Autisme Québec et d’Espace-Vie TSA et maman d’un jeune homme de 24 ans autiste non verbal, c’est un non-sens que les personnes handicapées et les personnes autistes vivent en hébergement de soins continus au milieu des personnes âgées. Déterminée à ne pas laisser son fils toute sa vie dans un tel milieu, elle a eu l’idée de créer une résidence adaptée.

«Normalement, quand tu arrives en CHSLD, tu y es pour les dernières années de ta vie. C’est inimaginable pour moi de penser que mon fils, qui y est depuis ses 18 ans, y passe sa vie entière», se désole la maman qui reconnaît qu’il s’y trouve au moins en sécurité.

Selon elle, le réseau de la santé doit s’y prendre autrement pour éviter que toutes les personnes en perte d’autonomie, âgées, handicapées, déficientes intellectuelles ou autistes se retrouvent au même endroit. La solution serait d’injecter de l’argent massivement et en construisant de nouveaux milieux de vie adaptés aux différentes clientèles. «Dans l’autisme, le développement intellectuel reste intact pour la grande majorité [contrairement aux personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle], mais ils ont d’autres grandes difficultés comme le déficit de la communication et des interactions sociales», distingue Mme Lapointe. Elle explique que les autistes ont besoin de structure, de calme, de stabilité et de prévisibilité et que ces besoins ne sont pas satisfaits dans un milieu fourre-tout. «On doit prendre la responsabilité de nos personnes vulnérables, comme l’a mis en lumière la crise de la Covid-19. On voit que sinon, ça coûte beaucoup plus cher à la société».

L’idée d’un hébergement résidentiel adapté

«Lorsque Charles a eu 12 ou 13 ans, on s’est demandé ce qu’on voulait pour notre fils. Comme ses deux grands frères, on lui souhaitait une vie indépendante de la nôtre malgré ses grands besoins. Quand on s’est mis à se promener pour visiter des milieux de vie, c’est là qu’a germé l’idée de créer une résidence adaptée spécifiquement aux adultes autistes», raconte Marie-Josée Lapointe, qui espère pouvoir bientôt signer une entente de services avec le CIUSSS qui devrait financer le personnel nécessaire. «Nous, on fournit les à-côtés, c’est-à-dire la bâtisse et tout l’extérieur», explique l’instigatrice, qui évoque un projet de plusieurs millions. La future résidence, que Mme Lapointe souhaite projet-laboratoire, sera exportable partout au Québec. Espace Vie-TSA est donc à la recherche du terrain idéal de 80 000 à 100 000 pieds carrés qui permettra un milieu de vie agréable et centré sur les besoins des personnes autistes. «Un endroit près de la nature, comme la campagne en ville. Si certains hommes d’affaires se cherchent une cause et qu’ils sont sensibles à la nôtre, si des personnes ont des terrains à céder pour presque rien, cela nous intéresse», fait savoir Mme Lapointe.

Cette année, la Course pour l’autisme prendra la forme d’un défi physique et virtuel les 19 et 20 septembre prochains. Le but est d’amasser assez d’argent pour avoir la mise de fonds nécessaire à la construction de la résidence. Informations www.courirpourlautisme.com/

 

 

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