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La difficulté de garder le contact avec les familles vulnérables

Le Pignon Bleu craint une exacerbation des besoins. Photo: (Photo Métro Média - Archives)

SOLIDARITÉ. Juste avant la crise, le Pignon Bleu accueillait une centaine d’enfants par jour. Fermé le 16 mars, l’organisme a eu pour principale difficulté le maintien des contacts avec les enfants des familles vulnérables en raison de l’impossibilité de rouvrir le restaurant, tant que la Santé publique ne donne pas le feu vert.  Rejoindre les familles est également plus difficile depuis la réouverture des écoles, puisqu’environ 40% des enfants du Pignon Bleu n’y sont pas retournés.

À la suite de la pause imposée par la Covid-19 au Québec, le Pignon Bleu s’est rapidement réinventé. L’organisme d’aide alimentaire a finalement rouvert le 31 mars, après une étude de besoins qui lui a indiqué la direction à prendre. Le restaurant populaire s’est alors majoritairement transformé en préparation de repas cuisinés pour la clientèle familiale vulnérable, mais aussi pour les aînés. «On a élargi notre offre, on est devenu un service de crise», indique Roseline Roussel, directrice générale du Pignon Bleu.

Également pour garder le contact avec les familles du coin, une ligne d’écoute d’urgence a été mise en place. Des épiceries de confinement ont également été proposées à ceux qui en avaient besoin. «On a repensé nos dépannages alimentaires».

Difficile de déceler les problèmes

«Il y avait une crainte de notre côté au début de la crise que ces enfants soient bien en sécurité. On a pu déceler certaines problématiques avec le CIUSSS et la DPJ. Il y a eu une belle cohésion du milieu», assure Mme Roussel. Les intervenants se sont aussi assurés d’appeler deux fois par semaine les enfants qui bénéficient des services.

«D’habitude, on rencontre les familles. Pour déceler un problème, c’est sûr que c’est plus facile quand on les voit. Alors on a eu une crainte de couper le contact», mentionne la directrice. Cependant, elle fait valoir que la relation de confiance qui s’est installée entre les familles et son équipe a rapidement repris. «Des parents avaient besoin de pistes et ils nous ont fait signe [par rapport à la situation actuelle]. Des enfants ont aussi pris l’initiative d’appeler par eux-mêmes leurs intervenants», s’enthousiasme-t-elle.

Jeunes dans le néant?

Depuis le 11 mai, les écoles ont rouvert, mais la fréquentation y est non obligatoire. Environ 40% des enfants qui fréquentent habituellement le Pignon Bleu ne sont pas de retour sur les bancs d’école. Comme ces jeunes viennent d’habitude directement de l’école manger au restaurant populaire, c’est une difficulté supplémentaire pour l’organisme, qui ne peut rentrer en contact direct avec ses familles.

Également, puisque les restaurants n’ont toujours pas eu l’autorisation de rouvrir, le Pignon Bleu a dû s’entendre avec chacune des directions des douze écoles primaires pour apporter les repas directement dans les classes, puisque son restaurant n’a pas encore l’autorisation d’y accueillir les petits demi-pensionnaires. «La halte-garderie pourrait ouvrir, mais on devrait les accueillir le midi sans les nourrir? Cela ne ferait pas de sens», se désole la directrice.

Une exacerbation de l’insécurité alimentaire?

L’organisme, dont la liste d’attente est présentement de 146 enfants, s’inquiète des besoins éventuels prochains en sécurité alimentaire. «Ma crainte, c’est que les besoins s’accentuent. La deuxième crainte, ce sont les enfants qui ne sont pas de retour en milieu scolaire, notamment pour leur sécurité et leurs besoins alimentaires», exprime la responsable.

 

 

 

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