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Une histoire du Québec qui s’affranchit des rapports de force

Photo: (Photo gracieuseté)

RECHERCHE. Dans son ouvrage La condition québécoise qui vient de sortir aux éditions Septentrion, Jocelyn Létourneau souhaite revisiter l’histoire du peuple québécois en prenant ses distances par rapport au récit convenu de l’évolution de la collectivité. Le but de l’historien est de raconter le Québec en se dédouanant des rapports traditionnels de force de l’envahisseur anglophone, entre autres, dans un objectif de se réapproprier l’histoire d’une façon libre mais surtout décomplexée.

Une interprétation personnelle

Pas de «ti-counes» dans La condition québécoise. «Le point de vue que nous préconisons met l’accent sur la genèse d’une collectivité qui, tout en étant traversée par une intention nationale portée par la majorité de ses habitants, s’est élevée dans les lieux francs et ambigus de l’aventure canadienne dont elle a été une composante fondamentale et qu’elle continue de marquer profondément», peut-on lire au début de l’ouvrage. Certes, le livre parle des pôles constitutifs de la Québécité : de l’autchtonéité, de l’européanité et de l’américanité, mais en s’affranchissant du statut de victime du peuple québécois, tout en mettant en évidence son hétérogénéité et ses contradictions.

Pour Létourneau, on sent que le mot juste, la nuance, étaient nécessaires à l’ouvrage. Bien qu’«interprétation personnelle du parcours québécois», le livre est rempli d’informations et d’analyses évidemment factuelles mais peu respectueuses d’une ligne rigide du temps. L’auteur préfère parler de périodes dans ses chapitres qu’il résume à chaque fois en un mot («Pression, Affirmation, Conversion», par exemple).

Panorama distancié

La condition québécoise offre un panorama des premières traces de vie sur le continent jusqu’aux années 2000 et au présent qui forment le patrimoine historique québécois complexe et dynamique.

À qui s’adresse ce livre? À ceux qui veulent se détacher de mots trop souvent entendus, d’une sorte d’histoire formatée sans nuance et qui place les Québécois dans une situation d’opprimés. Étant un véritable ouvrage historique, il ne se lit pas comme un roman, mais bien comme un ouvrage de spécialiste parfois un peu trop encyclopédique mais nécessaire, pour un recul sur ce qui constitue l’histoire du peuple québécois.

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